Qu'est-ce que l'oeuvre ? L'hypothèse de ce travail est qu'elle n'est pas uniquement constituée de l'ensemble des romans rangés sous cette rubrique mais aussi par tous les discours qui accompagnent la production littéraire : les entretiens, les débats littéraires, les réponses à des questionnaires, les tribunes journalistiques, etc. L'oeuvre se présente dès lors comme une entité sociologique produite, non seulement par le discours littéraire, mais aussi par ce que Gérard Genette appelle le paratexte, c'est-à-dire l'ensemble des discours et des pratiques hétéroclites, émanant de l'auteur ou de l'éditeur, qui peuvent entourer l'oeuvre. Au sein du paratexte, Gérard Genette distingue le péritexte, situé à l'intérieur du livre (titre, sous-titres, intertitres, nom de l'auteur et de l'éditeur, date d'édition, préface, notes, illustrations, table des matières, postface, quatrième de couverture, prière d'insérer, etc.) et l'épitexte, situé à l'extérieur du livre (entretiens accordés par l'auteur avant, après ou à l'occasion de la publication de l'oeuvre, correspondance, journaux intimes, etc.). Il remarque que si le péritexte n'est jamais séparé du texte, l'épitexte le rejoint souvent a posteriori.
(...) Nos travaux de première et seconde année de Master ont essentiellement été consacrés à la recherche et à l'édition des textes constitutifs de l'épitexte simonien. Ce travail a nécessité un investissement important qui ne nous a malheureusement laissé que peu de temps pour effectuer une analyse de détail des textes. Nous pouvons cependant présenter quelques pistes de réflexions. Pour cela, il semble avant tout nécessaire de présenter le corpus que nous avons rassemblé dans nos deux mémoires et de justifier les choix qui ont présidé à son établissement (p. 11). Un travail de commentaire relatif à la chronologie (p. 14) et aux lieux d'énonciation (p. 20) de l'épitexte est par ailleurs de nature à faciliter son appréhension. Il nous permettra d'initier une réflexion sur le genre de l'entretien et ce qu'il peut apporter à l'analyse littéraire (p. 34), puis de présenter une réflexion aboutie sur les deux débats de presse présents dans notre corpus (p. 40).
Après la lecture du corpus principal et du corpus annexe, le lecteur trouvera un travail de regroupement de citations de l'épitexte par thème (p. 231) et un travail de regroupement des citations littéraires les plus fréquentes dans l'épitexte (p. 271) (...)
[...] n'en possède pas dans les collections. Il ne semble pas non plus référencé sur le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale du Brésil (www.bn.br) DEBATS, REPONSES A DES ENQUETES, TEXTES, OPINIONSa PRESSE FRANCOPHONE Réponse à une enquête : Qu'est-ce que l'avant-garde en 1958 ? Les Lettres françaises, 24-30 avril 1958, p et p Un bloc indivisible réponse à une enquête : Pourquoi des romans ? Les Lettres françaises décembre 1958, p roman est en train de réfléchir sur lui-même” débat, dirigé par Anne Villelaur, entre Michel Butor, Pierre Daix, Pierre Gascar, Claude Ollier, Bernard Pingaud, Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute et Claude Simon, Les Lettres françaises, 12-18 mars 1959, p et p. [...]
[...] Seulement, tout de même, comment croire tout cela par la lecture d'un simple conte ? Car, puisqu'il s'agit de faire des théories, il paraîtrait logique que l'écrivain nous expose tout ceci dans des textes didactiques, des essais, des traités ; ce qu'il y a de curieux, c'est qu'il choisisse au contraire le roman. Et cette histoire qui nous est présentée, cette série d'événements que l'on veut nous faire croire absolument déterminés et déterminants, chargés de sens, ce n'est pas la chronique fidèle d'événements qui se sont produits réellement, mais une fiction. [...]
[...] Voici, sur ce thème, la réponse de Claude Simon. L'écrivain et en particulier le romancier doit-il ou ne doit-il pas faire de la politique ? Il me semble que la question posée dans ce débat est la conséquence de cette vieille conception traditionnelle du romancier, qui fait de celui-ci un personnage semblable à un dieu omniscient et omnicompétent, conception qu'il serait peutêtre temps de réviser. Peut-être, en effet, conviendrait-il d'être un peu plus modeste et d'essayer de voir quelles sont les limites du romancier et par conséquent, puisque l'on veut absolument poser ce problème en terme de morale, où réside son véritable devoir. [...]
[...] Fragments de Claude Simon entretien avec Didier Eribon, Libération août 1981 (M1 p. 97). H. : Dans l'art moderne, quels peintres, quels musiciens exercent le plus sur vous leur séduction ? Quels rapports de correspondances et d'équivalences picturales interviennent dans votre façon de décrire les objets et les êtres, à partir d'un champ de vision qui se réfère à la peinture contemporaine ? 253 C. S. : Je viens déjà de répondre par avance à la seconde partie de cette question. [...]
[...] [ ] comme tous les éléments (pris dans le souvenir) co-existent sur le même plan, il s'agit pour moi de traduire ces éléments du souvenir dans le temps. C'est de là que provient la difficulté, la difficulté que j'ai, que j'éprouve à écrire. Delacroix, dans son Journal, dit à un moment que la peinture est le premier des arts parce que l'œuvre picturale est donnée dans une seule appréhension, d'un seul coup. Une seconde vision vous donne la totalité du tableau. Le souvenir, c'est la même chose. [...]
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