Lecture analytique entièrement rédigée du cinquième chapitre de l'ouvrage d'Emile Zola Thérèse Raquin.
[...] Il est manifeste que ces premiers regards de Thérèse sur Laurent n'ont rien de romanesque au sens traditionnel : elle n'éprouve pas d'amour, mais de la curiosité, et un commencement de désir, transcrit de manière clinique par de petits frissons c'est-à-dire une manifestation exclusivement physique. CONCLUSION : L'ensemble constitue une scène de première vue tout à fait atypique : situation proche du triangle de vaudeville au début, puisqu'on voit le mari qui présente joyeusement à sa femme son futur amant, analyse psychologique plus résolument naturaliste dans le dernier paragraphe, par la description en focalisation interne de la naissance du désir chez Thérèse, dont la sensualité, jusqu'alors totalement anesthésiée, va enfin s'éveiller. [...]
[...] On peut penser qu'il éprouve une vive admiration pour Laurent : révélée par l'anaphore de Laurent l'expression de son admiration pour les champs de son père, mais surtout l'éloge de la santé, des études et de la carrière de Laurent : Lui, il se porte bien (on sait que Camille se porte mal) il a étudié (Camille n'a reçu qu'en enseignement élémentaire). il gagne déjà 1500 francs (on sait au chapitre 3 que Camille gagne 100 francs par mois, ce qui représente 1200 francs par an, alors qu'il est entré aux chemins de fer d'Orléans depuis 3 ans). La mention des études de droit et de peinture en font un homme supérieur, instruit et en quelque sorte auréolé de prestige sulfureux des artistes. [...]
[...] En fait, comme on a appris dans les chapitres précédents que Camille est profondément égoïste, on devine qu'il saisit les moindres occasions de se donner de l'importance, pour tenter de compenser sa médiocrité. Zola, écrivain réaliste, analyse finement le mécanisme de cette compensation : pour Camille, exhiber Laurent chez lui, c'est un moyen de faire sensation, ce qui explique sans doute sa volubilité. En faisant admirer Laurent, il montre aussi que celui-ci le traite en égal ; la remarque C'est si vaste, si important, cette administration ! [ ] tout fier d'être l'humble rouage d'une grosse machine. [...]
[...] Aussi son roman Thérèse Raquin parut en 1867 avait fait scandale à cause du réalisme cru de certaines scènes jugées immorales et pornographiques. La critique bourgeoise qualifiait son ouvre de ‘'littérature putride''. Le chapitre 5 de Thérèse Raquin revêt une importance particulière, puisque c'est celui qui introduit le dernier protagoniste du drame, Laurent, qui doit devenir l'amant de Thérèse et son complice sans l'assassinat de Camille. L'ironie du sort veut que ce soit Camille lui-même qui l'introduise chez lui et le présente à sa femme. [...]
[...] D'ailleurs, le grand gaillard réagit fort peu à toute cette agitation ; il contraste par son calme : il souriait paisiblement répondait d'une voix claire avec des regards calmes et aisés Il répond carrément c'est-à-dire avec simplicité. Les autres protagonistes, pendant que Camille parle, sont indifférents, y compris Thérèse, dont l'air placide est indiqué au début. Quant à Madame Raquin, premier symptôme du vieillissement qui aboutira à la déchéance finale, où elle ne sera plus capable que de voir et d'entendre, elle réagit à retardement, par des banalités : singulièrement grandi banalité entraînant un commentaire ironique du narrateur et qui sont suivies par un bavardage insignifiant qu'il ne juge pas utile de reproduire. II. [...]
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