Le particularisme de cet incipit tient en fait en deux choses : un début de roman in medias res et un cadre spatio-temporel flou qui permet néanmoins au lecteur de retrouver des éléments.
Zola s'affranchit en quelque sorte des règles de l'incipit qui veulent un début "conventionnel" et un cadre spatio-temporel précis pour donner tout de suite au lecteur une vue d'ensemble (...)
[...] Là aussi, le narrateur semble déjà tout connaitre et le lecteur doit s'adapter à ce début in medias res. De même, il est intéressant de noter la focalisation changeante en ce début de roman. Au tout début, on a une focalisation assez vaste, puisqu'on nous décrit l'encombrement des voitures qui rentraient par le bord du lac ainsi que le paysage dans son ensemble. Ainsi, on retrouve des mots vastes tels que ciel horizon massifs lointains etc . Puis le regard se focalise à l'intérieur de la calèche après le court dialogue entre les personnages. [...]
[...] Au retour, dans l'encombrement des voitures qui rentraient par le bord du lac, la calèche dut marcher au pas. Un moment, l'embarras devint tel qu'il lui fallut même s'arrêter. Le soleil se couchait dans un ciel d'octobre, d'un gris clair, strié à l'horizon de minces nuages. Un dernier rayon, qui tombait des massifs lointains de la cascade, enfilait la chaussée, baignant d'une lumière rousse et pâlie la longue suite des voitures devenues immobiles. Les lueurs d'or, les éclairs vifs que jetaient les roues semblaient s'être fixés le long des réchampis jaune paille de la calèche, dont les panneaux gros bleu reflétaient des coins du paysage environnant. [...]
[...] Une présentation ambigüe L'ambigüité vient majoritairement du fait que les deux personnages semblent androgynes. En effet, Maxime comme Renée peuvent être des prénoms aussi bien masculins que féminins. On est donc face à des prénoms androgynes, ce qui rend les personnages très difficiles à cerner, surtout que chacun semble avoir le rôle de l'autre. Ainsi, Renée a un binocle d'homme une mine de garçon impertinent On fait même un parallèle entre elle et les enfants boudeurs ce qui renforce son caractère si ce n'est masculin du moins asexué. [...]
[...] Une présentation des personnages assez brève et donc forcement minimaliste Il est vrai que la présentation des personnages se fait sur 2/3 lignes et transparait ça et là par quelques mots du texte. De ce fait, on ne sait pas grand-chose des personnages. On sait leurs noms et une partie de leur comportement dont on déduit une certaine androgynéité des personnages. Mais on n'a aucune indication quant à leur origine, et c'est à peine si on devine leur classe sociale Il est intéressant de remarquer que Maxime n'est jamais décrit dans cet incipit, contrairement à Renée. On ne connait donc Maxime que par son prénom et son comportement. [...]
[...] Oui, reprit Maxime en riant, son nouvel amant déteste le rouge. Renée, penchée en avant, la main appuyée sur la portière basse de la calèche, regardait, éveillée du rêve triste qui, depuis une heure, la tenait silencieuse, allongée au fond de la voiture, comme dans une chaise longue de convalescente. Elle portait, sur une robe de soie mauve, à tablier et à tunique, garnie de larges volants plissés, un petit paletot de drap blanc, aux revers de velours mauve, qui lui donnait un grand air de crânerie. [...]
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