Analyse détaillée du personnage de Clotilde Rougon dans l'avant dernier tome de la série des Rougon-Macquart : "Le Docteur Pascal". L'auteur insiste surtout sur la problématique de l'hérédité. Document de 2700 mots.
[...] De plus, dans le roman, Zola compare cet amour à un autre amour présent dans un des livres de l'Ancien Testament, celui du roi David et de la très jeune sunamite, Abisaïg : Et ils durent enfin rentrer sans rien à La Souleïade, tous les deux, le vieux roi mendiant et sa sujette soumise, Abisaïg, dans sa fleur de jeunesse, qui ramenait David vieillissant, dépouillé de ses biens, las d'avoir inutilement battu les routes. [...]
[...] En effet, c'est à partir du moment où Pascal et Clotilde regardent ensemble l'arbre généalogique de la famille, qui n'est pas sans rappeler l'arbre défendu du paradis, qu'ils accèdent à la connaissance ; la connaissance de leur corps : ils se virent, dans leur demi-nudité de leur désir : Ce fut alors en elle, une certitude qu'elle allait être vaincue, comme si, par cette étreinte, il était devenu son maître, en tout et à jamais. [ ] Elle était prise de l'irrésistible besoin de se donner. et finalement de leur amour. La découverte à deux de cet arbre généalogique, Zola en a fait le déclic de la passion. [...]
[...] Peu après, Maxime, son frère, étant au plus mal, Clotilde quitte la Souleïade, malgré elle, pour soigner son frère ataxique. Dans le même temps, elle apprend sa grossesse, l'apprend à Pascal mais elle revient trop tard : son oncle est décédé d'une sclérose du cœur. Félicité, la mère de Pascal, en profite pour brûler les dossiers compromettants qui révèlent les tares de la famille. Clotilde, fidèle à la mémoire de son oncle, réussit à sauver l'arbre généalogique des Rougon-Macquart. Clotilde Rougon et Jeanne Rozerot Clotilde Rougon apporte à son oncle Pascal sa beauté et sa jeunesse troublante, soumise, aimante sans condition et quasi divine. [...]
[...] Le docteur Pascal va même jusqu'à affirmer à Clotilde que sans lui, très franchement, je crois que tu ne vaudrais pas grand-chose, car les autres influences ne sont guère bonnes. Il t'a donné le meilleur de ton être, le courage de la lutte, la fierté et la franchise. De plus, Clotilde respire la maturité, la sécurité et la stabilité : elle ne se plaint jamais, satisfaite et résignée à la vie Elle possède une âme forte et montre beaucoup de courage lorsqu'elle doit se séparer de son amant : Ses lettres étaient pleines de vaillance, sans colère contre la séparation cruelle, sans appel désespéré à la tendresse de Pascal, pour qu'il l'a rappelât Comment Clotilde a-t-elle justement pu échapper à ces mauvaises influences ? [...]
[...] Le milieu dans lequel Clotilde a grandi, chez son oncle, lui a permis d'évoluer et de progresser et surtout de ne pas être touchée par la tare, comme ce fut le cas pour son frère Maxime. Ainsi, pour échapper à la tare héréditaire, il faut changer d'air, de milieu social et naturel. Clotilde est, par conséquent, un cas d'hérédité corrigée et le reconnaît sans peine, en s'adressant à son oncle : Maître, c'est toi qui m'as faite ce que je suis. Comme tu l'as répété souvent, tu as corrigé mon hérédité. Que serais-je devenue, là-bas, dans le milieu où a grandi Maxime ? [...]
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