Cette scène prend place après la longue fresque du ''bal travesti'' chez les Saccard (chapitre 6). Ce bal est celui de toutes les révélations. Saccard y apprend les amours coupables de Renée et Maxime, Renée comprend que le mariage de Maxime et de Louise est inéluctable.
A l'issue du bal, alors que tous s'amusent, Renée, démasquée et abandonnée prend conscience de ce qu'elle est. Elle porte sur elle-même un regard à la fois lucide et horrifié (...)
[...] La description qui est faite du corps est très nettement connoter. La légèreté de la tenue permet l'exhibition des attributs de la féminité : le ventre l et les hanches l qui l'envoient à la fois à la sexualité et à la fécondité. Autres attributs érotiques : les cuisses l et le buste , l Bref, son corps est présenté comme de la chair l même si plusieurs notations soulignent la séduction de ses formes : arrondissait lignes souples l Sa toilette la dénude : légère blouse de gaze l ce débraillé l largement ouvert l. [...]
[...] La réaction qui domine est la honte : elle avait honte d'elle l cette honte est visible physiquement : cils baissés l rougeurs subites l Elle débouche sur un mépris de sa chair l qui est mépris d'elle-même. Cependant Renée ne se juge pas totalement coupable de sa dégradation. L'incompréhension En effet, on a l'impression d'un parcours qui lui échappe. Suit un récit rétrospectif qui remonte à l'enfance et tente, avant la psychanalyse de retrouver les traces de son évolution. Son incompréhension de la situation se traduit par une séria de modalités interrogatives, l dont deux s'interrogent sur les coupables Qui L'utilisation à la forme négative du verbe savoir l confirme cet égarement, cette perte des repères. [...]
[...] , l explicite on ne peut plus nettement la même idée. Mais la dégradation est aussi et surtout d'ordre moral, Renée est une prostituée une fille ) et une victime que l'on peut frapper la meurtrissure mince et bleuâtre d'un coup de fouet l. son mari n'avait pas levé la main pourtant " l. une esclave, en témoignent les cercles d'or l qui entravent les chevilles et les poignets l C'est donc un regard extrêmement négatif que Renée porte sur elle-même. [...]
[...] Poussée dans ses retranchements, au sens propre et au sens figuré, elle commence à découvrir qui elle est. Les révélations du miroir. Le miroir en levant les voiles impose une nudité de plus. Il oblige Renée à se voir autrement : elle apparaît à ses propres yeux comme une étrangère : l'étrange femme qu'elle avait devant elle l. 3-4. L'expression matérialise, du reste, l'image du face-à-face. Un portrait en deux temps Comme on l'a dit plus haut, la découverte par Renée de sa véritable apparence se fait en deux temps : - Lc visage d 'abord : Du visage, elle remarque d'abord les cheveux jaunes l la blondeur, signe de séduction s'inverse, par le choix de l'adjectif péjoratif, en parure ridicule et laide. [...]
[...] Elle est terrifiée par l'indifférence des deux hommes et par le silence qui l'entoure. C'est alors qu'elle ne peut aviser le face-à-face avec elle-même. Ce face-à- face passe d'abord par les sens : elle est confrontée à l'image physique d'elle-même : elle s'aperçut dans la haute glace de l'armoire l puis elle est conduite à s'interroger sur elle- même. Le cabinet de toilette où Renée s'est si souvent dénudée est ici l'occasion d'une mise à nu d'une autre nature. - Les verbes de perception visuelle. [...]
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