L'idée maîtresse de cet ouvrage réside essentiellement dans le fait qu'il a été conçu pour opérer un rapprochement entre littérature et société. Cet intérêt particulier pour l'histoire sociale et la vie littéraire vient d'un manque que j'ai tenté de combler dans le projet suivant pendant cette année de maîtrise. Au cours de mes études, j'ai constaté que le texte littéraire était souvent abordé selon sa structure, son fonctionnement et non selon un contexte social, historique et institutionnel.
C'est pourquoi, le choix de mon étude est basé sur le lien qui coexiste entre la littérature et la vie sociale du moment. Certes, nous entrons dans un système sociologique mais néanmoins qui trouve son importance dans une oeuvre littéraire. Le texte littéraire est cette fois-ci pris dans sa totalité. Il me semble que pour bien connaître la littérature il faut se perdre dans le dédale de son histoire des idées afin d'éclairer la nature du texte et montrer qu'elle conditionne la signification de son contenu. Dans cette perspective le XVIIIème siècle qui est riche en milieux littéraires répond particulièrement bien à cette requête (...)
[...] Une question peut venir interpeller les pensées du lecteur : est-ce que la société telle que nous la concevons d'après les correspondances ne joue finalement qu'une grande comédie car elle est avant tout à la mode ? LA CREATION POETIQUE Au même titre que la lecture et le théâtre, la poésie trouve sa place dans les salons féminins. En parlant de poésie, nous entendons en particulier l'utilisation du beau langage, du bon mot à valeur poétique. Les salons aiment les exercices de la pensée et de la langue française. Mots d'esprit, maximes, vers trouvent autant d'importance que les grandes œuvres. Les correspondances abondent de ses créations poétiques. [...]
[...] GUILLOIS Antoine, Le Salon de Madame Helvétius, Paris HAUSSONVILLE Gabriel Paul Othenin de Cléron, Le Salon de Madame Necker, d'après des documents tirés des archives de Coppet, Paris LA FERRIERE Henri, La Marquise de Lambert, sa vie, son salon, ses oeuvres, Troyes LEROY Robert, Un salon au XVIIIème siècle. La marquise de Lambert. Recueil de la société d' havraise LOUGH John, Une soirée chez Madame Geoffrin en 1755 F.S., juillet, pp. 269-278. MEZIERES Alfred, Le salon de Madame Necker En France, XVIIIème et XIXème siècles, Paris,Hachette et Cie pp. 116-137. [...]
[...] Ce phénomène va se poursuivre et s'accroître dans les salons féminins du XVIIIème siècle qui verront s'installer dans les programmes de ses sociétés des activités de plus en plus littéraires. Chaque genre de la littérature sera représenté. LES PRATIQUES DE LA LECTURE Les correspondances des hôtesses nous révèlent à maintes reprises que le passe-temps qui domine dans les salons est la lecture. Une gravure célèbre nous représente une de ses lectures chez Madame Geoffrin : Figure 1 : Une soiré chez Mme Geoffrin, en 1755. [...]
[...] Le pouvoir en place est conscient du rôle idéologique et politique de la librairie. Il faut une autorisation pour publier un texte. La littérature contestataire sera donc clandestine ou imprimée à l'étranger (surtout en Hollande). Les salons féminins vont un jouer un grand rôle dans la diffusion d'une culture quelquefois subversive La censure vue par les salons Devant la montée des pensées libérales des philosophes français, la monarchie en place renforce le rôle de la censure. On crée une direction de la Librairie, chargée de la surveillance des écrits : l'un des directeurs les plus célèbres est Malesherbes. [...]
[...] CHAPITRE II : LE SALON FEMININ "UN SANCTUAIRE DE L'ESPRIT FRANCAIS" Les correspondances des hôtesses de salon du XVIIIème siècle permettent de dresser une liste exhaustive des fréquentations des milieux littéraires. Une phrase, un mot peut dénoncer la présence d'un personnage illustre. La difficulté est de déterminer les hôtes de passage des hôtes assidus. En effet autour d'une animatrice se dresse un réseau complexe de personnages qui vont agrémenter le salon et lui donner une orientation. Nous tâcherons de définir le caractère des salons du XVIIIème siècle en fonction de la société choisie et de mettre en évidence les critères de sélection des commensaux LES COMMENSAUX Le principe même des salons féminins est de réunir dans un cadre mondain l'élite de l'esprit français et européen. [...]
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