Dans cet extrait, le capitalisme, et plus précisément le taylorisme ou le fordisme, nous sont présentés, sous couvert d'une synecdoque, comme un "immense édifice", comme d'importants ateliers. C'est donc une impression d'infinie grandeur de ce lieu, accentuée par l'absence de repères concrets : le lecteur doit se contenter des "tout", "en" ou encore "à mesure" pour simples indicateurs de localisation (...)
[...] On résiste tout de même, on a du mal à se dégoûter de sa substance, on voudrait bien arrêter tout ça pour qu'on y réfléchisse, et entendre en soi son cœur battre facilement, mais ça ne se peut plus. Ça ne peut plus finir. Elle est en catastrophe cette infinie boîte aux aciers et nous on tourne dedans et avec les machines et avec la terre. Tous ensemble ! Et les milles roulettes et les pilons qui ne tombent jamais en même temps avec des bruits qui s'écrasent les uns contre les autres et certains si violents qu'ils déclenchent autour d'eux comme des espèces de silences qui vous font un peu de bien. [...]
[...] C'est sous couvert de l'ironie, reconnaissable notamment par l'association intellectuels-« chimpanzés et par l'opposition continuelle de termes relatifs au travail intellectuel étude, intelligence et au travail physique exécuter, gestes que Céline dresse le constat affligeant du taylorisme, représenté en un système qui broie les individus, les réduit à la misère, et nie même leur humanité Ce vent de révolte et cet anticapitalisme prennent appuis autour du premier paragraphe qui, à travers les règles qu'ils édictent vous n'êtes pas ici pour penser mais pour exécuter résonne comme le credo de l'usine et, plus largement, de ce courant économique ; mais également autour de la société qui convainc les ouvriers que ça ne leur servira à rien leurs études et que même s'ils résistent leurs luttes sont vaines et qu'ils n'ont qu'à se contenter du fait établi ou périr. II) Description des ouvriers Quant aux ouvriers, ils sont présentés telle une masse, innombrable. L'effet-masse se traduit par l'utilisation de termes collectifs. [...]
[...] En plein désespoir et en plein misère, l'Ouvrier est, au soir de sa vie, brisé. Le troisième paragraphe agissant comme un carcan avec ses bruits intenables carcan empêchant toute réflexion, tout développement intellectuel, toute révolte contre l'oppresseur on voudrait bien arrêter pour réfléchir mais ça ne peut plus finir Conclusion Nous pouvons donc conclure que Céline, en analysant les rouages du capitalisme et de ses applications les plus sommaires, tels que le fordisme ou le taylorisme, nous décrit la condition ouvrière. [...]
[...] L-F Céline, Voyage au bout de la nuit Commentaire composé Introduction En 1932, Louis-Ferdinand Céline nous livre son premier roman, Voyage au bout de la nuit. Dans l'extrait qu'il nous est permis d'étudier, Céline nous entraîne dans les usines Ford de Détroit aux États-Unis. dans les années 30 c'est donc en pleine tourmente économique, et de facto sociale, que Céline fait évoluer ses personnages et nous transmet sa vision du Monde. Nous pouvons donc nous demander quels regards et quelle réflexions portent l'auteur sur le capitalisme (et ses déclinaisons industrielles) et sur la condition ouvrière ? [...]
[...] Littérature française Commentaire composé d'un extrait de texte Extrait étudié Ça ne vous servira à rien ici vos études, mon garçon ! Vous n'êtes pas venu ici pour penser, mais pour faire les gestes qu'on vous commandera d'exécuter Nous n'avons pas besoins d'imaginatifs dans notre usine. C'est de chimpanzés dont nous avons besoin Un conseil encore. Ne nous parlez plus jamais de votre intelligence ! On pensera pour vous mon ami ! Tenez- vous-le pour dit Il avait raison de me prévenir. Valait mieux que je sache à quoi m'en tenir sur les habitudes de la maison. [...]
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