Le conte présente trois parties bien distinctes. Dans la première, formée par le premier paragraphe, les Quinze-Vingt sont présentes comme un groupe uni d'hommes égaux, raisonnables et vivant en paix jusqu'au jour ou l'un d'eux installe la discorde en prétendant avoir des connaissances en un domaine qui dépasse les compétences de tous les autres membres de la fondation : la vue (1. 9 a 10) (...)
[...] Supprimée dans la plupart des pays catholiques dans I' Europe des Lumières entre 1762 et 1767, puis par le pape Clément XIV en 1773, elle fut rétablie par Pie VJJ en 1814. Le jansénisme s'appuie sur L'Augustins du théologien hollandais Jansénius qui soutenait que le pèche originel avait ruine la libérien de l'homme (cf. doctrine de la prédestination). Le grave débat théologique qui suivit la publication du livre en 1640 opposa les jansénistes aux jésuites (ordre fonde en 1540 par Ignace de Loyola), qui firent parvenir au pape Innocent X un résume du livre de Jansénius. [...]
[...] La relation entre dictature, ignorance et division sociale est mise en évidence. On retrouve ici une thématique chère a Voltaire : Inutilité des recherches purement théoriques qui dépassent notre capacité de connaissance. H Est évident que la vue est aux Quinze -Vingt ce que les spéculations métaphysiques sont à l'être humain : un domaine impossible à comprendre. Comme John Locke, dont il est un disciple assez fidele, Voltaire estime que la connaissance ne peut excéder le champ de 1'expérience. Pour Aveugle, limite a l'usage de quatre sens, il est vain de spéculer sur la vue dont il n'a pas 1'expérience, comme il est inutile pour l'homme de disserter sur ce qui se trouve au-delà de ses capacités. [...]
[...] 15-16), ce qui suscite la résistance de certains. Le climat de querelle se poursuit le dictateur change la teneur de son arrêt» (1. 22) mais non sa méthode de gouvernement. Seule la tolérance finale rétablit la paix (1. 26-27). Une dimension politique Voltaire reprend ici un thème qui lui est cher, la critique des croyances génératrices d'intolérance. Derrière cette querelle dérisoire sur la couleur des habits des Quinze -Vingt se profilent la critique des opinions religieuses, sources de querelles stériles et destructrices, et l'appel à la tolérance en des matières qui ne peuvent faire l'objet d'une quelconque certitude. [...]
[...] Voltaire réclama sa réhabilitation, décrétée en 1793. B. Problématique En quoi l'ignorance est-elle la source de l'intolérance et de la tyrannie ? C. Plan de la lecture analytique On peut étudier ce texte selon trois axes de lecture : La structure du récit La logique du désaccord Une dimension politique D. Développement des axes de lecture La structure du récit Le conte présente trois parties bien distinctes. Dans la première, formée par le premier paragraphe, les Quinze -Vingt sont présentes comme un groupe uni d'hommes égaux, raisonnables et vivant en paix jusqu'au jour ou l'un d'eux installe la discorde en prétendant avoir des connaissances en un domaine qui dépasse les compétences de tous les autres membres de la fondation : la vue ( a 10). [...]
[...] Petite digression (1766) Voltaire A. Situation du texte Publie en 1766, ce conte se situe a l'époque ou, installe a Fernel, Voltaire mène son combat contre obscurantisme dans de multiples directions. C'est par exemple l'année ou éclate F affaire du chevalier de La Barre. Définitivement méfiant a l'égard de toutes les formes de dogmatisme, sceptique sur les chances d'une amélioration de l'humanité, et sur sa capacité à étendre démesurément les champs de ses connaissances, il lutte pour la tolérance et la lucidité, comme en témoigne ce conte très bref, et en forme d'apologue philosophique. [...]
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