Voltaire a écrit ce poème Le Mondain juste après le succès d'une tragédie, Alzire. Il compose Le Mondain le 6 août 1736, un long poème où il témoigne de l'atmosphère rencontrée durant son séjour à Paris d'avril à juillet 1736. Pendant cette période, il est allé de bal en bal et ce fut un séjour très agréable dont il veut rendre compte dans ce poème. On le sent heureux et souhaitant profiter de la vie sous toutes ses formes. Voltaire trace un aimable tableau de son époque qu'il présente comme l'air du luxe et pour mieux valoriser le XVIIIème siècle, il ternit les images paradisiaques de l'âge d'or. (...)
[...] Voltaire est antireligieux et dénonce ici la religion chrétienne. L'expression nos bons aïeux a une valeur d'antiphrase. Un désaveu explicite Le désaveu est explicite par des attaques directes, ainsi l'état d'innocence devient un état de naïveté (vers 30). Le terme d'enfance rime avec ignorance ce qui donne une équivalence. Cette ignorance est soulignée par des négations (vers 32-33) le dernier mot évoquant le néant complet. De plus, la vertu de nos aïeux est sans mérite. Aussi, Voltaire parvient à démythifier par la dérision l'image de la bonté. [...]
[...] Voltaire lui donne un attribut : bon temps. Nous avons donc une gradation ascendante constituée par les trois groupes nominaux et un emploi systématique de ce pour mettre sous les yeux du lecteur la supériorité de cet âge et des réalisations du siècle des Lumières. Cette période est bénie, elle est tout pour Voltaire qui la considère comme parfaite. On a l'emploi e tout dans le poème, présent sous toutes ses formes (au vers 8 sous forme d'adverbe, au vers 10 d'adjectif indéfini, au vers 20de pronom). [...]
[...] Aussi, il y a une exclamative (vers 21). Par cela, il dément le contenu du premier et début du deuxième vers. Voltaire substitut les expressions avec des variantes, donc elles se font échos et s'opposent. Sa ferveur se ressent également quand il prend à témoin le lecteur pour lui faire partager sa vision du progrès (vers 24). L'adresse au lecteur s'étend sur six vers, la phrase est longue et traduit un enthousiasme débordant (envolée lyrique). Ensuite, on remarque que l'énonciation passe à la première personne, ce qui pourrait faire croire l'égoïsme de Voltaire mais passe au vers 16 à un nouveau pronom nous que l'on retrouve sous forme d'adjectif possessifs nos vins de France vers 29). [...]
[...] Voltaire fait admettre au lecteur que le luxe est indispensable. Pour les plaisirs, le mot est répété deux fois aux vers 10 et 17. Ces plaisirs renvoient à la satisfaction de tous les sens, plaisirs de la vue, les arts, la propreté, le touché et les plaisirs du goût avec l'allusion aux vins de France (vers 29). Donc pour Voltaire, son siècle est fait pour combler sa sensualité et apporter le bonheur. Une époque marquée par la nouveauté et le progrès Deuxième trait de cette époque : le modernisme. [...]
[...] Conclusion : Avec le Mondain, Voltaire compose un poème lyrique où il expose sa conception matérialiste du bonheur. Il est tout à fait conscient du caractère polémique de sa position, c'est pourquoi il la défend avec enthousiasme en renversant les traditions antiques, en exprimant son esprit antireligieux. Mais ce texte se présente surtout comme un discours adressé à l'humanité toute entière, l'invitant à profiter du bonheur qui existe sur terre. Donc c'est un discours à valeur universelle sur les bienfaits apportés par les progrès et la civilisation. Un texte où l'optimisme de Voltaire est présent. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture