Ce document est un exposé se destinant à analyser les systèmes de pensée et d'écriture de Voltaire, le poids de sa propre expérience passée en Angleterre, et celui de son rapport aux idées de son temps (Newton, Locke, Descartes, Bacon). Document de 2880 mots environ.
[...] Ni gravité ni sérieux ne transparaissent à la lecture, puisque Voltaire choisit de parler de telle chose plutôt que de telle autre, ou d'un point précis, qu'il choisira de développer plus qu'un autre. Cela suppose forcément une certaine négligence vis-à-vis d'un thème ou d'un auteur traité. Ainsi, Voltaire lit Descartes avec des critères très newtoniens dans sa lettre 14. Voltaire reproche à Descartes de ne pas prendre en compte l'expérience. Il met ainsi en évidence un nouveau modèle, celui de Locke, Newton ou Bacon. Voltaire va dans le sens de Newton lorsqu'il démontre à son lecteur que la seule méthode qui soit véritablement rationnelle est celle qui ne recourt pas à l'imaginaire. [...]
[...] Ainsi, dans la lettre 13 sur M. Locke, Voltaire fait passer pour siennes certaines paroles de Locke lui-même : il s'aide partout du flambeau de la physique n'est pas un commentaire de Voltaire mais une citation tirée du second livre de l'Essai sur l'Entendement de Locke. Voltaire tire également ses développements sur l'optique des développements du mathématicien Maupertuis. Derrière ces collages implicites, cette appropriation autoritaire de Voltaire des textes qui lui servent de support, il y a l'idée d'une lecture fragmentaire des Lettres Philosophiques, d'une théorie voltairienne qui s'élargit et intègre de nouvelles notions et de nouvelles idées. [...]
[...] Van Den Heuvel, il vécut intimement la situation de ses futurs personnages, cette transplantation instantanée dans une réalité étrangère, et qu'il faut à tout prix, néanmoins, assimiler Ainsi, Voltaire joue par anticipation le rôle à la fois séduisant et inconfortable de ses futurs personnages romanesques, dans les Contes Philosophiques notamment. [...]
[...] Il se met dans une position d'observateur. L'auteur nous livre une forme de cabinet de curiosités, regroupant tous les sujets et les pratiques des Anglais qui peuvent paraître étranges aux Français. L'Angleterre apparaît comme un spectacle soulevant successivement l'étonnement, l'enthousiasme, le simple attrait. Jacques Van Den Heuvel (Voltaire dans ses Contes) parle de oeil neuf de Voltaire et de l'ivresse et l'ahurissement de la découverte La diversité des thèmes apparaît dans la composition même du livre : ce sont des lettres sur les différentes sectes présentes en Angleterre, sur les pratiques politiques ou culturelles, jusqu'aux sciences et à la tragédie. [...]
[...] Voltaire, génie de la métamorphose. -Voltaire, au cours de sa vie, est à la fois tragédien, historien, auteur de contes et d'essais philosophiques, épistolier. Dans les Lettres Philosophiques, il met en oeuvre une technique de communication, comme celle du journaliste qui enquête, choisit ses thèmes d'étude, fait parler des interlocuteurs choisis . L'accent polémique de Voltaire dans ses lettres est animé par l'impatience de l'homme de progrès qu'il incarne. On peut remarquer la préférence de Voltaire pour des textes courts et incisifs, qui puissent mêler plaisir et enseignement. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture