Oeuvre tardive de Voltaire, âgé de soixante-treize ans lors de sa publication, L'Ingénu a été longuement mûrie et l'auteur y fait apparaître les dysfonctionnements de la justice et le fanatisme religieux de la société de son temps. Il semble bien qu'elle ait été motivée par l'exécution cruelle d'un jeune homme le 1er juillet 1766, le chevalier de La Barre, à qui il était reproché, sans que l'on disposât de preuves, d'avoir participé à une mutilation de crucifix installés sur un pont, et de ne pas s'être découvert sur le passage d'une procession du Saint-Sacrement. Torturé, il sera exécuté et son corps brûlé (...)
[...] Je la pleurerai toute ma vie : c'était une femme charmante ; et notre frère, qui avait beaucoup d'esprit, aurait fait assurément une grande fortune Saint Dunstan : moine bénédictin né en Angleterre, élevé en Irlande, qui devint évêque de Worcester puis de Canterbury. Voiture : moyen de transport (sens étymologique). À bord : débarqué sur le rivage. Bénéficier : religieux qui jouit des revenus d'un bénéfice c'est-à-dire ce que rapporte un couvent ou une abbaye. Saint Augustin (354-430) : évêque d'Hippone en Afrique du Nord, grand théologien et Père de l'Église. [...]
[...] Entre cette esquisse et l'Ingénu, on relève des points communs. Les différences portent sur le rôle de Mlle de Saint-Yves et sur le cadre historique : en plaçant l'action au temps de la révocation de l'édit de Nantes, Voltaire met les jésuites au premier plan. Œuvre tardive de Voltaire, âgé de soixante-treize ans lors de sa publication, L'Ingénu a été longuement mûrie et l'auteur y fait apparaître les dysfonctionnements de la justice et le fanatisme religieux de la société de son temps. [...]
[...] Voltaire, L'Ingénu, chapitre I (début de l'incipit). ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Né en 1694, François Marie Arouet, dit Voltaire, est un des grands hommes du mouvement des Lumières. Écrivain philosophe provocateur et ironique, il utilise ses œuvres pour critiquer avec ironie la société de son temps, la guerre, l'Église Il a écrit de nombreuses œuvres de divers genres, notamment les Lettres philosophiques, Zadig, Micromégas, Candide ou Le traité de la tolérance. L'Ingénu, conte philosophique de vingt chapitres, fut publié à Utrecht en 1767. [...]
[...] - Mlle de Kerkabon Leur lien de parenté est mis en avant : sa sœur (ligne 10). Son portrait relève des mêmes procédés que celui de son frère et suggère la misogynie de Voltaire, concentrée dans la conjonction de coordination et : elle aimait le plaisir, et était dévote (ligne 18). D'autant que, n'ayant jamais été mariée, quoiqu'elle eût grande envie de l'être (lignes 16-17), elle semble plus préoccupée par sa vie sentimentale que par sa dévotion. - Deux autres personnages sont absents mais sont présentés par les précédents : leur frère et leur belle-sœur On ne connaît d'eux que le tragique de leur disparition et l'incertitude de leur destin : Hélas ! [...]
[...] Il savait assez honnêtement de théologie, et, quand il était las de lire saint 15 Augustin il s'amusait avec Rabelais : aussi tout le monde disait du bien de lui. Mlle de Kerkabon, qui n'avait jamais été mariée, quoiqu'elle eût grande envie de l'être, conservait de la fraîcheur à l'âge de quarante- cinq ans ; son caractère était bon et sensible ; elle aimait le plaisir, et était dévote. Le prieur disait à sa sœur, en regardant la mer : Hélas ! [...]
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