Dans ce chapitre, le roman évolue dans le sens de la sensiblerie, très à la mode alors : la scène de chantage de Mgr de Saint-Pouange s'apparente à une petite comédie. Pour en accentuer les effets et présenter cette scène de libertinage, Voltaire va nommer les deux personnages seulement précédés par un article : le Saint-Pouange et la Saint-Yves, indiquant clairement au lecteur l' "intimité" de la rencontre (...)
[...] Voltaire intervient derrière Mlle de Saint-Yves pour témoigner de l'injustice que peuvent ressentir les citoyens confrontés à cet arbitraire du pouvoir - sociale C'est le sexisme qui est dénoncé, soulignant que la femme peut être considérée comme un objet d'échange. Dans ce sens, le perfide Saint-Pouange s'efforce de ne laisser à Mlle de Saint-Yves comme solution, pour faire libérer son amant, que de céder à ses avances. - religieuse La critique est clairement ironique : .Mgr de Saint-Pouange, grand seigneur, est lié à la hiérarchie religieuse. Aussi, son attitude corrompue et libertine ne manque pas de choquer le lecteur . le troisième personnage de ce chapitre, la dévote. [...]
[...] Pour en accentuer les effets et présenter cette scène de libertinage, Voltaire va nommer les deux personnages seulement précédés par un article : le Saint-Pouange et la Saint-Yves, indiquant clairement au lecteur l' intimité de la rencontre. Les figurants ne font pas l'objet d'un portrait fouillé comme peuvent l'être les héros. Ils ressemblent davantage à des ébauches inventées par le narrateur pour le besoin de son récit et surtout de sa démonstration. Ainsi, on notera la présence de la vieille dévote, personnage reprenant le modèle de l'entremetteuse, indispensable à tout roman sensible. Mgr de Saint-Pouange Personnage facilement identifiable par ses contemporains, il représente le grand seigneur libertin, corrompu et méchant, bien qu'amendable. [...]
[...] La dévote fit de grands signes de croix : Ma chère amie, il 60 faut consulter dès demain le père Tout-à-tous, notre directeur il a beaucoup de crédit auprès de M. de Saint-Pouange ; il confesse plusieurs servantes de sa maison ; c'est un homme pieux et accommodant, qui dirige aussi les femmes de qualité. Abandonnez-vous à lui, c'est ainsi que j'en use ; je m'en suis toujours bien trouvée. Nous autres, pauvres femmes, nous avons besoin d'être conduites par un homme. [...]
[...] Croiriez-vous bien, mademoiselle, lui dit-il d'abord, que votre frère est venu me demander une lettre de cachet contre vous ? En vérité j'en expédierais plutôt une pour le renvoyer en Basse- Bretagne. - Hélas ! monsieur, on est donc bien libéral de lettres de cachet dans vos bureaux, puisqu'on 25 en vient solliciter du fond du royaume, comme des pensions ? Je suis bien loin d'en demander une contre mon frère. J'ai beaucoup à me plaindre de lui, mais je respecte la liberté des hommes ; je demande celle d'un homme que je veux épouser, d'un homme à qui le roi doit la conservation d'une province, qui peut le servir utilement, et qui est fils d'un officier tué à son service. [...]
[...] Progressivement, la multiplicité des points d'exclamation associée à un vocabulaire cru souligne la tension croissante de Mlle de Saint-Yves : Quoi ! il y a de pareils monstres sur la terre ! et on veut me forcer ainsi à épouser le fils ridicule d'un homme ridicule et méchant ! et c'est sur de pareils avis qu'on décide ici de la destinée des citoyens ! (lignes 32 à 34) - puis, son comportement va changer lors des avances qui lui sont faites (à partir de la ligne 38). [...]
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