Tout d'abord, en étudiant uniquement la forme du texte, on peut remarquer qu'il ressemble fortement à un édit comme l'Edit de Nantes par exemple (Nantes, édit de, décret fixant le statut des protestants dans le royaume de France, signé par Henri IV à l'issue des guerres de Religion, le 13 avril 1598, dire ce qu'est l'Edit de Nantes).
Comme tous les édits, celui-ci commence par un préambule dans lequel on dit qui en est l'auteur : "Nous, Joussouf-Chéribi, par la grâce de Dieu mouphti" (...)
[...] Voltaire est l'un des maîtres d'œuvres de ce courant de pensée auquel il participe activement. En effet, à travers ses œuvres Voltaire dénonce régulièrement le pouvoir absolu, l'Eglise, l'esclavage, la guerre ou encore l'ignorance des Hommes. Voltaire dénonce tous ces maux du 18ème siècle à l'aide de l'ironie qui est pour lui une arme argumentative. De l'horrible danger de la lecture est une parodie d'Edit, l'auteur utilise un texte de loi tourné en ridicule pour dénoncer ceux qui s'opposent à l'imprimerie donc à la diffusion du savoir. [...]
[...] Nous avons étudié la forme significative ainsi que l'introduction et la conclusion, nous pouvons désormais étudier les clauses de cet amendement orientale une par une sachant que chacune donne des raisons différentes à la suppression de l'imprimerie dans le royaume de Joussouf Chéribi : La première clause signifie qu'il est plus facile de gouverner un peuple ignorant : l'ignorance qui est la gardienne et la sauvegarde des Etats bien policés La seconde clause est un peu plus complexe et témoigne de l'intelligence politique du sultan. En effet, l'imprimerie, la culture va faire progresser l'agriculture qui va améliorer les conditions de vie. Or il est plus facile de gouverner un peuple qui a faim car leur priorité est de manger, de survivre (état de nature de Rousseau) et non pas de s'occuper de leur liberté : quelque élévation d'âme, quelque amour du bien public, sentiments absolument opposés à la sainte doctrine La troisième clause sert de nouveau à protéger le sultan contre le peuple. [...]
[...] L'imprimerie est donc néfaste aussi sur un point de vue économique : diminuer le nombre de pèlerins de la Mecque, au grand détriment du salut des âmes. La sixième et dernière clause de ce décret s'oppose au progrès de la médecine. En effet, cette sixième modalité signifie que la médecine est inutile et même pire, nous pouvons dire que ceux qui la pratiquent réalisent presque un blasphème car selon le texte la médecine va à l'en contre des décisions divines. [...]
[...] En effet, le sultan interdit les gens de penser ce qui est aberrant et qui peut mener a la délation. Dans cette continuité, le sultan demande au médecin de ligoter et lui apporter les idées mauvaises ce qui est absurde : lui donnons pouvoir par ces présentes de faire saisir toute idée qui se présenterait par écrit ou de bouche aux portes de la ville, et nous amener ladite pieds et poings liés, pour lui être infligés par nous tel châtiment qui nous plaira De plus, on peut noter une dénonciation plus subtile lorsque dans le texte les fakirs sont appréciées pour leur zèle : et surtout les fakirs connus pour leur zèle contre l'esprit Voltaire dénonce ici les sages de la Sorbonne à Paris qui censuraient de nombreux textes. [...]
[...] En l'occurrence, il s'agit de s'opposer aux païens français : vers un petit Etat nommé Frankrom, situé entre l'Espagne et l'Italie, a rapporté parmi nous le pernicieux usage de l'imprimerie Toujours dans cette brève introduction, les personnages aidant à la rédaction de ce texte sont cités ayant consulté sur cette nouveauté nos vénérables frères les cadis et imans de la ville impériale de Stamboul, et surtout les fakirs connus pour leur zèle contre l'esprit, il a semblé bon à Mahomet et à nous de condamner Ici, la décision est prise par le sultan aidé par les sages, les cadis les imans, les fakirs pour lutter contre l'intelligence. La décision prise est d'interdire l'imprimerie donc la diffusion du savoir. [...]
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