Voltaire, "Dictionnaire philosophique portatif", "Guerre"

Résumé du document

Pendant la période des philosophes des Lumières, sous la deuxième moitié du XVIIIème siècle, l'un des auteurs les plus réputés n'est autre que Voltaire. Cet écrivain, né en 1694 et décédé en 1778, est contre le fanatisme et l'intolérance, et, considérables sont ses oeuvres romanesques, dramatiques, poétiques, critiques, philosophiques, politiques, morales ainsi que la correspondance. Parmi ses plus grandes oeuvres on retrouve Oedipe, Zadig ou encore Candide. Le texte étudié s'intitule "Guerre" et est issu du Dictionnaire philosophique portatif paru en 1764. Alors qu'on s'attend à un article de définition il n'en est rien ; Voltaire dénonce ici ?encore une fois ! - l'horreur de la guerre par une argumentation indirecte et par divers procédés d'écriture caractéristiques du style voltairien. Nous pouvons nous demander en quoi cet extrait emprunte à la fois des éléments du conte traditionnel et philosophique et comment l'auteur dénonce la guerre à travers des procédés d'écritures (...)

Extraits

[...] Pour évoquer le temps, des approximations sont présentes telles que trois ou quatre cents ans aux lignes 2 et approximation très vague. Il existe aussi dans cet extrait des approximations de lieux comme à quelques centaines de lieues de lui située à la ligne une province non définie comme le montre l'article indéfini une à la ligne une petite étendue de pays à la ligne 16 et des peuples assez éloignés à la ligne 19. De la ligne 25 à la ligne 26, on retrouve à nouveau des approximations quantitatives très vagues. [...]

[...] En effet, le prince ne connaît pas cette province et, pourtant, il se l'accapare. Voltaire veut alors dénoncer l'arbitraire du pouvoir absolu. Est-il possible de ne pas avoir de remords à prendre le pouvoir comme un voleur ? Voilà la réflexion qu'engendre cette prise de pouvoir de la part d'un prince absolu. A côté des princes, sont aussi présents les hommes, les hommes qui vont souffrir de cette prise de pouvoir. De plus, ce conte engendre une réflexion également sur les raisons de la guerre. [...]

[...] Voltaire cherche à critiquer ces conquérants car en tuant pour quelques sous, ils ont provoqué la misère, la cruauté. Il met en avant leurs défauts et remet en cause le fait qu'ils feraient le bonheur des peuples. Voltaire avait bien pour intentions dans cet extrait de dénoncer l'horreur de la guerre, l'absurdité de l'Homme et de sa soi-disant croyance en Dieu et bien sûr critiquer les conquérants. Dans cet article, Voltaire emprunte des éléments au contre traditionnel pour divertir le lecteur avec des personnages fictifs, une chronologie ridicule mais, cet extrait est avant tout un conte philosophique qui laisse paraître deux thèses et qui permet donc de se poser des questions sur le plan philosophique, politique ou moral. [...]

[...] Le héros ici est un prince qui semble être attiré vers la gloire comme il l'est évoqué à la ligne 14 avec et marche à la gloire vers le pouvoir. Il veut conquérir des provinces, des peuples comme chaque prince d'un conte traditionnel. A la ligne le terme gouverner montre le but du héros de cet extrait. Dans tous les contes traditionnels, des personnages fictifs sont présents et l'intrigue est construite autour d'eux. Ici, le prince sert un peu d'accroche au contexte de l'extrait. D'autres éléments laissent supposer que cet extrait emprunte des éléments du conte traditionnel. En effet, l'imprécision de l'extrait est caractéristique de tout conte traditionnel. [...]

[...] Son prochain a une connotation chrétienne mais ici n'est pas employé dans le respect des règles religieuse mais au contraire dans la violation de ces règles puisque les guerriers tuent des gens. Voltaire critique l'Homme. Enfin, Voltaire dresse également une critique des conquérants avec à la ligne 17 des meurtriers mercenaires et l'évocation de conquérants comme Tamerlan, Bajazet, Gengis khan. Tous trois sont des hommes qui ont fait la guerre, qui ont eu un pouvoir très fort dans leurs peuples ; ils ont fait des tas de morts, de massacres. [...]