La notion de dictionnaire, prend tout son sens au 18ème siècle lorsque les philosophes de Lumières, s'efforcent de recenser les connaissances. Cependant bien plus que de simples articles, la majorité des textes prennent une forme argumentative et polémique qui se fait sur un ton souvent virulent, cependant amortit par la forte ironie. C'est cette dernière qui permet à Voltaire, dans son Dictionnaire philosophique de se livrer à de féroces dénonciations.
En effet, aussi violemment qu'il s'attaque à certaines institutions dans Candide, Voltaire va dans l'article "Torture", s'en prendre à une pratique habituelle au cours des procès, une pratique institutionnalisée et donc légale, celle de l'utilisation systématique de la torture lors des procès.
On pourrait alors se demander, en quoi l'argumentation de cet article est-elle originale ? (...)
[...] C'est cette dernière qui permet à Voltaire, dans son Dictionnaire Philosophique de se livrer à de féroces dénonciations. En effet, aussi violemment qu'il s'attaque à certaines institutions dans Candide, Voltaire va dans l'article torture s'en prendre à une pratique habituelle au cours des procès, une pratique institutionnalisée et donc légale, celle de l'utilisation systématique de la torture lors des procès. On pourrait alors se demander, en quoi l'argumentation de cet article est- elle originale ? C'est pourquoi nous verrons dans un premier axe, que le texte par son aspect décousu rappelle la présentation d'un dictionnaire. [...]
[...] C'est ensuite, au troisième paragraphe, qu'il va donner ce qui est pour nous une illustration historique, mais pour lui ce qui correspond à un fait d'actualité. Cela va faire office d'un véritable plaidoyer, dans lequel il va s'efforcer de donner les détails de l'affaire, les chefs d'accusation et insister sur les traitements infligés. C'est dans cette dernière partie, que la notion de torture est reprise et précisé par des détails horribles : arrachât la langue coupât la main et brulât son corps La diversité de contexte autour d'une même idée permet à Voltaire de dénoncer les différents aspects de celle-ci. [...]
[...] C'est donc un texte qui soulève un problème. L'auteur va alors nous montrer que le prisonnier est petit à petit transformé en sous homme, ce qui permettra de le soumettre ensuite sans aucun remords à la torture. La métamorphose de l'être humain est annoncé par une description très réaliste : l7-8 have, pale, défait, les yeux mornes Tous ces mots soulignent un état de délabrement physique total. C'est ensuite l'emploi de l'ironie qui autorise Voltaire à utiliser des euphémismes. Ces derniers permettent de créer un décalage entre la faiblesse du mot employé pour qualifier, l'horreur suggérée par la torture : ces expériences (l16). [...]
[...] Pour accentuer l'injustice du châtiment, il insiste sur la jeunesse et l'inconscience de l'accusé, qu'il va d'ailleurs présenter d'une manière particulièrement élogieuse (l25-26 beaucoup d'esprit grande espérance qui va lui permettre d'énoncer les circonstances atténuantes de l'étourderie d'une jeunesse effrénée Cet exemple argumentatif, a pour but de montrer l'extrême horreur du châtiment par rapport au crime commis c'est pourquoi Voltaire insiste sur les différentes étapes coupe arrache brule et l'acharnement administratif qui cherche seulement à extorquer des chiffres combien de chansons chantées de processions On s'entête à torturer pour extorquer des chiffres. Dans cet article, Voltaire s'abstient de tout jugement personnel. C'est d'une manière argumentative spécifique, faisant intervenir l'ironie dans un texte qui parait à première vue d'un aspect totalement décousu, qu'il énonce différentes situations afin de faire de ce texte un véritable réquisitoire à l'encontre de la torture. La justice y apparaît comme particulièrement obscurantisme, cherchant des coupables à tout prix et le lecteur, confronté à une telle barbarie, doit être capable de tirer une leçon. [...]
[...] On peut voir, qu'elle devient pour le magistrat une sorte de passe temps sadique, qui va jusqu'à la ligne 14, être présentée de manière totalement légale. C'est au second paragraphe, que le contexte va changer. La situation ne concerne plus la vie publique du magistrat mais celle privée. Ce dernier, présenté précédé de l'adjectif grave lui connote une certaine grandeur. Mais on le voit cependant sous un angle différent, car il est ici dans sa vie privée. On remarque des allusions à sa femme, à sa maison. [...]
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