Cet extrait situé au chapitre 19 vient juste après l'eldorado (évocation paradisiaque « du pays où tout va bien ») ici c'est le retour brutal à la réalité. Ce texte est en quelque sorte en enclave, comme une parenthèse dans l'ensemble de l'oeuvre.
La rencontre avec l'esclave est une nouvelle épreuve pour Candide et contre dit une fois de plus la théorie de l'optimisme selon laquelle « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » (...)
[...] La rencontre avec l'esclave est une nouvelle épreuve pour Candide et contre dit une fois de plus la théorie de l'optimisme selon laquelle tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles Mélange des genres, des registres et des types de narration Le mélange des genres Le conte Le personnage de Candide est comparable au héros des contes d'origines populaire (exemple le petit chaperon rouge), personnage éponyme qui renvois à une qualité morale, une certaine jeunesse de l'esprit qui le porte à croire tout ce que l'on dit. L'onomastique (la science des noms propres) est caricaturale pour le négociant qui désigne un personnage féroce. Pangloss signifie toute les langues en Grec, donc cela renvois à un bavardage. Par ailleurs Candide va connaitre au cours de ces voyages une initiation qui va le faire grandir comme tous les héros des contes populaires. [...]
[...] Pourtant l'esclave se fait l'écho d'un discours religieux égalitaire : nous sommes tous enfants d'Adam blancs et noirs il s'agit du discours officiel de l'Eglise sur l'esclavage. Mais la réalité est tout autre. L'esclave démontre dans une phrase très articulée autour de connecteurs logiques (mais, or) que la réalité est horrible Cet adjectif est reprit deux fois dans l'extrait dénonçant l'hypocrisie du discours religieux qui s'abrite derrière de beaux préceptes alors que la réalité est tout autre. La réalité c'est que le Code Noir est encore en application malgré l'interdiction de l'esclavage par l'Eglise. [...]
[...] Comme un objet il a été vendu, son prix est précisé dix écus patagon Le registre ironique Il établit une distance par rapport à la description. L'entrée en matière est ironique et déroutante pour le lecteur, en effet c'est l'habit de l'esclave qui est décrit : n'ayant plus que la moitié de son habit avant de dire qui lui manque ces membres. Ainsi dont le vêtement passe avant l'humain. Ce pauvre homme relève également de l'euphémisme (consiste à atténuer le sens d'un mot). [...]
[...] Voltaire conclut se passage sur une définition ironique de l'optimisme énoncé au présent gnomique (présent de vérité général) : c'est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal on voit donc que cet épisode sert d'illustration à la remise en question de l'optimisme, de la justice divine soutenu par Leibniz dans les essais de théodicée. Aucun discours philosophiques ne tient face au réel, à la souffrance ; tous les discours s'anéantissent devant la souffrance humaine. Conclusion : L'un des objectifs du conte philosophique est de transmettre sinon une autre façon de voir le monde du moins des interrogations sur certaines valeurs ici le philosophe se pose comme porte parole des plus démunies qui ne peuvent faire entendre leurs voix. [...]
[...] Le mélange des types de narration (c'est une façon d'écrire) Récits emboités Cet épisode s'inscrit dans le récit du voyage de Candide mais à l'intérieur même de cet extrait se trouve un autre récit dont l'esclave lui- même se fait le porte parole. Il raconte son histoire en faisant une analepse (un retour en arrière) qui raconte dans quelles conditions l'esclave a été vendu. Mais ce récit s'effectue sous la forme d'un discours. Les discours Plusieurs discours se croisent et se superposent, le dialogue entre l'esclave et son interlocuteur directs Candide et Cacambo. [...]
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