Fer de lance des Lumières, philosophe engagé, polémiste, Voltaire à une plume aux multiples facettes. Il se bat contre les injustices et pour les opprimés. Publié en 1759, Candide est un conte philosophique c'est-à-dire une fiction fantaisiste qui vise à faire réfléchir le lecteur. Depuis la situation initiale, les yeux de notre jeune ingénu s'ouvrent peu à peu et la réalité du monde met en cause l'optimisme de son cher Pangloss (...)
[...] la politesse oui monsieur le respect Je ne sais pas si j'ai fait leur fortune mais ils n'ont pas fait la mienne et la dignité. Le lecteur s'identifie à Candide et épouse ses réactions : il passe de l'intérêt apitoyé à l'indignation, le menant au bouleversement de sa conception du monde. En plus, d'une image positive, Voltaire opte pour un discours clair. En effet, l'exposé de l'esclave utilise une ponctuation neutre et le lexique est presque constamment informatif et explicatif. [...]
[...] Les châtiments corporels, fouet, mutilation pour les fuyards étaient monnaie courante; quant à la coutume de couper la main des accidentés du travail, ce qui arrivait souvent, il s'agissait d'une mesure sanitaire expéditive pour éviter la gangrène. Tout ces aspects sont montrés par un champ lexical de la souffrance et de la torture : horrible, couper, abomination, malheureux . Une ironie cruelle apparaît dans la formule de résignation C'est l'usage L'usage des coupables, comme le dénonce Voltaire. Ce sont les pays colonisateurs, ici la Hollande, les marchands dont le représentant est Vanderdendur dont le nom est synonyme de vendeur à la dent dure. Il accuse également la religion hypocrite. [...]
[...] Il est ému par un lexique des sentiments introduit par la tonalité pathétique. Dans la première partie du discours, on note l'émergence de l'émotion : la scène des adieux avec la mère, le vocabulaire et les exclamations dramatiques et hyperboliques sont présents : Eh ! Mon Dieu! état horrible cette abomination L'émotion est culminante avec la double liaison mention des pleurs de Candide il versait des larmes Nous pouvons voir ainsi que les deux personnages sont porte- parole de Voltaire. [...]
[...] Dans ce cadre idyllique, Voltaire nous fait un portrait efficace, il décrit le nègre de Surinam, triplement démuni. Nous pouvons mettre en évidence le champ lexical du manque : n'ayant plus que moitié de son habit manquait mais il nous met également en premier plan, la cruauté de la mutilation symétrique : main droite, jambe gauche. L'adjectif indéfini un nègre indique dès le début du passage qu'il sera le représentant symbolique de tous les siens. Nous pouvons ajouter qu'il a un dialogue qui va droit au but. [...]
[...] Elle fait aussi progresser l'argumentation voltairienne sur deux plans : contre le commerce triangulaire et contre le système de l'optimisme qui justifie de tels scandales. La force du passage découle de la superposition entre la fiction et la réalité. Le conte narre une fiction mais la situation est bien réelle et révèle un scandale contemporain. Cet extrait est universellement connu comme celui de Montesquieu mais a joué un rôle symbolique dans la lutte contre l'esclavage. Aujourd'hui, la traite négrière est reconnue comme un crime contre l'humanité depuis 2001. [...]
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