Candide qui a été chassé du "paradis" de Thunder-ten-tronckh a commencé son voyage initiatique qui le confronte aux réalités de la vie. Dans ce passage, il est confronté à l'inquisition, symbole du fanatisme religieux et de l'intolérance. Voltaire cherche ici à nous convaincre de l'absurdité de la religion et en partie avec le registre satirique
I) 1. - Candide réagit comme en subissant l'évènement. Il n'est le sujet d'aucun verbe, il n'agit pas et n'est l'auteur d'aucune action. Son nom est le sujet d'un verbe passif « fut fessé » qui révèle l'attitude passive de ce dernier.
- Durant la cérémonie, il nous est présenté comme une marionnette déguisée dont nous ignorons les réactions et les émotions. Candide est totalement apathique.
- La source de sa condamnation est dans son éducation qui l'a privé de toute autonomie.
- Il est condamné pour « avoir écouté avec approbation » ce qui est ridicule et ainsi Voltaire condamne Candide. Voltaire critique le manque d'esprit critique de Candide.
- Lorsque Pangloss est pendu, la focalisation est interne et c'est ainsi que rien n'indique la manière dont Candide voit et perçoit son maitre mourir. Ce point de vue empêche l'expression des sentiments de Candide.
- Les seules émotions que Candide ressent sont a la fin du "spectacle" ou il s'interroge « Si c'est ici le meilleur des mondes, que sont-donc les autres ? ». Candide ne ressent rien pour son maitre qui vient de mourir il chercher juste à réfléchir et Voltaire condamne ainsi ce dernier et l'optimisme de Pangloss.
(...)
[...] la perle des filles, faut-il qu'on vous ait fendu le ventre ! Il s'en retournait, se soutenant à peine, prêché, fessé, absous et béni, lorsqu'une vieille l'aborda et lui dit : Mon fils, prenez courage, suivez-moi. Commentaire du chapitre Comment on fit un bel auto-da-fé François Marie Arouet, dit Voltaire, né le 21 novembre 1694[2] à Paris où il meurt le 30 mai 1778, est un écrivain et philosophe qui a marqué le XVIIIe siècle. Fils de notaire, il poursuit de brillantes études au Lycée Louis le grand. [...]
[...] Candide fut fessé en cadence, pendant qu'on chantait ; le Biscayen et les deux hommes qui n'avaient point voulu manger de lard furent brûlés, et Pangloss fut pendu, quoique ce ne soit pas la coutume. Le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable. Candide, épouvanté, interdit, éperdu, tout sanglant, tout palpitant, se disait à lui- même : Si c'est ici le meilleur des mondes possibles, que sont donc les autres ? Passe encore si je n'étais que fessé, je l'ai été chez les Bulgares. Mais, ô mon cher Pangloss ! le plus grand des philosophes, faut- il vous avoir vu pendre sans que je sache pourquoi ! [...]
[...] - Il rejette cet auto-da-fé qu'il décrit comme un "spectacle" ou encore comme une "grande cérémonie". Ce dernier est qualifié par l'adjectif bel auto-da-fé qui est au service de l'ironie et permet de faire une satire des décisions des religieux. - C'est l'inquisition qui ordonne et décide comme le montre l'expression Il était décidé et qui révèle que les choix sont fait sans concertation et qu'il n'y a pas à protester. - Voltaire critique ceux qui décident, l'expression les sages du pays est une antiphrase au service de l'ironie, car ces derniers vont décider de l'auto-da-fé, qui est redoublée par l'expression n'avaient pas (négation) qui essaye d'exprimer le ton de certitude des "sages" qu'on retrouve aussi dans l'expression secret infaillible - Les inquisiteurs disposent de la vie des gens. [...]
[...] Candide ne ressent rien pour son maitre qui vient de mourir il chercher juste à réfléchir et Voltaire condamne ainsi ce dernier et l'optimisme de Pangloss. - Voltaire considère Candide comme un enfant qui ne mérite même pas d'être fouetté mais simplement fessé en cadence (c'est un véritable humour noir). - Derrière cette satire plutôt douce de Candide se cache une satire beaucoup plus virulente de la religion - Ce chapitre témoigne des méfaits de la religion pervertie en obscurantisme. Voltaire critique ce pouvoir arbitraire qui appartient a une élite intellectuelle et religieuse. [...]
[...] - Voltaire utilise aussi de l'humour noir : dans l'expression brulées à petits feux le terme "petit" s'oppose avec "grande cérémonie" ; l'oxymore bel auto-da-fé montre l'absurdité des sages qui tuent des innocents. De plus, la phrase les deux hommes qui n'avaient point voulu manger de lard montre qu'ils sont condamnés pour ce qu'ils n'ont pas fait. Le but de l'ironie chez Voltaire est de réduire à l'absurde. En conclusion, dans ce passage Voltaire utilise l'ironie et l'absurde pour faire à la fois une satire de Candide et une satire de la religion, notamment du fanatisme religieux et de l'inquisition. [...]
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