Ce texte, à la fin du conte Candide, a pour but d'essayer d'apporter une réponse à une question portant sur la façon de trouver le bonheur. On a ici un livre qui prend un ton initiatique avec un héros, Candide, dont le lecteur suit les étapes. Candide a un précepteur, Pangloss, qui suit la philosophie de Leibniz prônant que "tout va dans le meilleur des mondes possibles". Suivant cette instruction, Candide a acquis une grande naïveté, mais après les multiples épreuves auxquelles il sera confronté tout au long du conte, il apportera réponse à la question introduite (...)
[...] Il n'y eut pas jusqu'à frère Giroflée qui ne rendît service ; il fut un très bon menuisier, et même devint honnête homme ; et Pangloss disait quelquefois à Candide : Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin, si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l'amour de Mlle Cunégonde, si vous n'aviez pas été mis à l'Inquisition, si vous n'aviez pas couru l'Amérique à pied, si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. - Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. [...]
[...] C'est évidemment Voltaire qui est derrière cette phrase. II Une morale de l'action Une société unie face au monde Effectivement, il semblerait qu'une des conditions pour réaliser ce bonheur est d'être isolé, vivre en autarcie (le mot jardin le justifie). Outre sa table, le groupe se solidifie avec des affinités grâce à la présence du travail : chacun a sa place et la réunion de ces individus va souder et enrichir la société. Ce n'est pas spécialement de l'amitié, mais de l'efficacité (liberté à chacun de faire ce qui convient le mieux pour le groupe). [...]
[...] Mais avec la maxime : Il faut cultiver son jardin il va prendre plus de place et plus d'importance devenant ainsi le noyau de cette société nouvelle. D'une certaine façon, la morale de Candide rejoint celle de Pangloss l'homme n'est pas né pour le repos et, bien sûr, celle de Martin Travaillons sans raisonner comme si en fin de compte tous les avis convergeaient vers la nécessité de travailler dont Candide se fait le porte-parole. Le narrateur prend d'ailleurs le soin de montrer que cette idée est approuvée par tous louable dessein III Comment cette nouvelle morale aboutit au bonheur ? [...]
[...] Candide ou l'Optimisme de Voltaire Passage étudié : Chapitre trentième, de Candide, en retournant dans sa métairie à la fin. Candide, en retournant dans sa métairie, fit de profondes réflexions sur le discours du Turc. Il dit à Pangloss et à Martin : Ce bon vieillard me paraît s'être fait un sort bien préférable à celui des six rois avec qui nous avons eu l'honneur de souper. - Les grandeurs, dit Pangloss, sont fort dangereuses, selon le rapport de tous les philosophes : car enfin Églon, roi des Moabites, fut assassiné par Aod ; Absalon fut pendu par les cheveux et percé de trois dards ; le roi Nadab, fils de Jéroboam, fut tué par Baaza ; le roi Éla, par Zambri ; Ochosias, par Jéhu ; Athalia, par Joïada ; les rois Joachim, Jéchonias, Sédécias, furent esclaves. [...]
[...] Le Jardin en question n'est pas un jardin que l'on admire ni un jardin qui embellit, c'est un jardin doublement utile car en le travaillant, il nous éloigne du vice et de l'ennui tout en comblant les besoins alimentaires. Le conte philosophique s'éloigne des conceptions abstraite pour se constituer sur un objectif pragmatique qui peut constituer une base pour chacun : Il faut cultiver notre jardin est une morale accessible à tous et utile à chacun selon son échelle (que l'on soit riche ou pauvre, si l'on possède un jardin il faut le travailler). [...]
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