Le passage proposé connaît une construction assez complexe puisqu'il donne à voir des passages narratifs (lignes 1 à 4 et 26-27), deux dialogues (entre le noir et Candide lignes 4 à 13 mais aussi entre Candide et Cacambo (lignes 23-26) et un discours rapporté (lignes 13 à 15). Il ne s'agit pas seulement pour Voltaire de dynamiser son texte et de le rendre vivant, il lui faut aussi accentuer, et de façon constante, l'horreur et la violence de l'esclavage (...)
[...] - Dénonciation de l'hypocrisie religieuse : véritable dichotomie entre les textes qui louent la fraternité qui doit unir tous les hommes si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains et les faits on ne peut en user avec ses parents de manière plus horrible Les esclavagistes semblent avoir oublié ce point ne mettant pas en adéquation les paroles et les gestes. Le noir montre donc cette distorsion, Voltaire lui met en évidence l'hypocrisie dont ils font preuve. Les valeurs de la religion catholique ne sont que des valeurs de façade qui ne sont pas appliquées. Contradiction choquante entre les fondements de la religion et le traitement des noirs. [...]
[...] Candide Une triple dénonciation A. De l'esclavage Rédigé comme un brouillon très développé d'oral B. De l'hypocrisie religieuse Rédigé comme un brouillon efficace d'oral C. De la philosophie de Leibniz EXEMPLE D'INTRODUCTION Célébrant la liberté, la tolérance et le progrès, le philosophe des Lumières est un homme d'engagement, un intellectuel investi dans la vie de son époque, menant des combats politiques, sociaux et religieux. Il s'empare de la littérature et de ses différentes formes comme d'une arme pour s'adresser au plus grand nombre, vulgariser des connaissances et transmettre les idées nouvelles. [...]
[...] La structure assez élaborée du passage permet donc à Voltaire, nous l'avons vu, de créer une certaine tension et une évidente cohésion dramatique. Toutefois, elle ne suffit pas à expliquer cette forte et particulière atmosphère. En effet, force est de constater que la rencontre entre Candide et le noir y participe. De nouveau, on a un décalage assez gênant : d'un côté, des personnages debout et mobiles qui approch[e]nt de la ville (ligne et de l'autre un esclave étendu par terre qui attend [s]on maître (ligne 5). [...]
[...] Cette rencontre, notons-le, prendra fin de la même manière qu'elle a commencée. Le personnage reste à attendre tandis que Candide et ses acolytes entr[ent] dans Surinam (ligne 27). Par ailleurs, force est de noter un autre contraste tout aussi choquant : dans cet extrait on constate que l'on a des personnages comme Candide, Pangloss et Cacambo, certes mobiles et libres, on l'a vu, mais surtout en parfaite santé et un autre dépossédé de sa jambe gauche et de sa main droite (lignes 3 et 4). [...]
[...] s'écria Candide , cette abomination (ligne Hélas ! (ligne 23). La partie narrative qui clôt le passage met encore davantage en lumière le choc émotionnel de cette rencontre sur le personnage : Et il versait des larmes en regardant son nègre, et en pleurant il entra dans Surinam (ligne 24). - Finalement, c'est plus Candide que le noir qui est dans le pathos, dans la passion, dans l'émotion. - Si son chagrin est profond et touchant, il n'en demeure pas moins que le discours et les actes de ce personnage éponyme mettent en lumière deux points assez gênants. [...]
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