[...] À peine débarqués à Buenos Aires, Candide et Cunégonde doivent se séparer car cette dernière est le sujet des assiduités du gouverneur de la ville. Candide se retrouve seul et le valet Cacambo devient son nouveau compagnon d'errance. C'est lui qui conduit son maître aux territoires que les pères jésuites se sont appropriés au Paraguay par les armes.
Dans ce début de chapitre, Voltaire nous présente le personnage de Cacambo, valet pittoresque qui succède à la vieille auprès de Candide, et dénonce le comportement scandaleux des jésuites en Amérique du Sud.
I- Deux personnages opposés
Ce passage permet d'opposer deux personnages : un valet censé et entreprenant et un maître naïf et dubitatif.
a- Le valet Cacambo
Le personnage se caractérise par :
- son réalisme et son pragmatisme
Même s'il n'appartient à aucune société ni aucune race, puisque c'est un quarteron (C'était un quart d'Espagnol né d'un métis dans le Tucuman, lignes 2-3), il a de l'expérience ainsi qu'en témoigne la longue énumération de ses métiers (il avait été enfant de choeur, sacristain, matelot, moine, facteur, soldat, laquais, lignes 3-4).
- sa volonté
Prenant son maître en charge, il le pousse à agir. On relève dans ce sens de nombreux verbes d'action à l'impératif avec :
_ la gradation Allons, mon maître, suivons le conseil de la vieille ; partons, et courons (lignes 5-6)
_ la reprise de courons (ligne 10) dans la réplique suivante.
- sa misogynie
Elle paraît lorsque Candide se préoccupe de Cunégonde et qu'il lui répond : Elle deviendra ce qu'elle pourra ... les femmes ne sont jamais embarrassées d'elles (lignes 9-10).
b- Le maître Candide
À l'inverse, il semble frappé d'aboulie :
- toujours nostalgique du passé, contrairement à Cacambo qui lui conseille de ne pas regarder en arrière (courons sans regarder derrière nous, ligne 6) (...)
[...] disait Candide. - Par saint Jacques de Compostelle, dit Cacambo, vous alliez faire la guerre aux jésuites ; allons la faire pour eux : je sais assez les chemins, je vous mènerai dans leur royaume ils seront charmés d'avoir un capitaine qui fasse l'exercice à la bulgare ; vous ferez une fortune 15 prodigieuse ; quand on n'a pas son compte dans un monde, on le trouve dans un autre. C'est un très grand plaisir de voir et de faire des choses nouvelles. [...]
[...] le capitaine, qui meurt de faim comme moi, n'est point Espagnol, il est Allemand ; ne pourrions-nous point déjeuner en attendant Sa Révérence ? Voltaire, Candide, Chapitre XIV (début). L'un de ses grands-parents était espagnol. Tucuman : province au nord-ouest de Buenos Aires. Facteur : celui qui fait le négoce pour le compte d'un autre. Malice de Voltaire : le bruit courait qu'un jésuite était devenu roi sous le nom de Nicolas Ier. Cuistre : valet de collège (terme dépréciatif). [...]
[...] Pour moi, je ne vois rien de si divin que Los Padres, qui font ici la guerre au roi d'Espagne et au roi du Portugal, et qui en Europe confessent ces rois ; qui tuent ici des Espagnols, et qui à 25 Madrid les envoient au ciel : cela me ravit ; avançons ; vous allez être le plus heureux de tous les hommes. Quel plaisir auront Los Padres quand ils sauront qu'il leur vient un capitaine qui sait l'exercice bulgare ! [...]
[...] - sa volonté Prenant son maître en charge, il le pousse à agir. On relève dans ce sens de nombreux verbes d'action à l'impératif avec : .la gradation Allons, mon maître, suivons le conseil de la vieille ; partons, et courons (lignes .la reprise de courons (ligne 10) dans la réplique suivante. - sa misogynie Elle paraît lorsque Candide se préoccupe de Cunégonde et qu'il lui répond : Elle deviendra ce qu'elle pourra . les femmes ne sont jamais embarrassées d'elles (lignes 9-10). [...]
[...] C'était un quart d'Espagnol né d'un métis dans le Tucuman ; il avait été enfant de chœur, sacristain, matelot, moine, facteur soldat, laquais. Il s'appelait Cacambo, et aimait fort son maître, parce que son maître était un 5 fort bon homme. Il sella au plus vite les deux chevaux andalous. Allons, mon maître, suivons le conseil de la vieille ; partons, et courons sans regarder derrière nous. Candide versa des larmes : Ô ma chère Cunégonde ! faut-il vous abandonner dans le temps que M. le gouverneur va faire vos noces ! [...]
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