A lui seul, Voltaire symbolise le XVIIIème siècle mais son aura porte bien au-delà.
Paradigme de l'intellectuel engagé, il inspire Zola et Sartre dans leurs combats. Roland Barthes dit de lui qu'il est « le dernier intellectuel heureux » parce qu'en accord avec une cause au service de l'homme. Aujourd'hui encore, lors des crises nationales, son nom est invoqué de tous bords. « Voltaire, reviens ! » était l'un des slogans de jeunes lycéennes musulmanes réclamant le droit de porter le voile. Mais Voltaire est aussi pour certains le corrupteur d'une bourgeoisie qui finit par ne plus croire qu'à l'argent, et surtout l'ennemi juré de l'Eglise catholique avant de devenir, selon Monseigneur Dupanloup, le courtisan lâche et obséquieux du roi de Prusse Frédéric II.
A cette figure contrastée de militant s'ajoute celle du Voltaire comme incarnation de l'esprit français : goût du trait, légèreté de l'écriture, sens de l'ironie, pointe assassine… Il apparaît comme l'écrivain des vertus françaises : mesure, clarté de la prose vantées par Descartes. Pour certains, ce talent d'écrivain ne servait qu'à dissimuler la bassesse de ses intentions. A son œuvre théâtrale, le philosophe de Ferney attacha peu d'attention ou trop de crainte, ses tragédies et son épopée l'Henriade ne paraissant qu'après sa mort.
[...] Ce que nous retenons de Voltaire, c'est l'appel lucide à l'action (Jean Varloot). Elle est essentiellement pragmatique, comme l'illustre la conception utilitaire et pratique de la religion qu'élabore le Traité de métaphysique (1734). Pour François-Marie Arouet, Dieu est nécessaire pour rendre compte de l'ordre de l'univers et maintenir, comme un gendarme, le respect des biens et des rangs. Soucieux de limiter les risques de fanatisme, Voltaire ne prévoit ni église, ni prêtres, ni Révélation. Dans le Traité sur la tolérance à l'occasion de la mort de Jean Calas (1763), Voltaire unit l'historique de l'affaire à des exemples de fanatisme tirés de l'Histoire pour proposer une réflexion plus politique sur la notion de tolérance. [...]
[...] Il repart alors pour l'Europe, accompagné du savant Martin, un homme désabusé et revenu de tout Ils séjournent à Paris, rencontrent au Carnaval de Venise des rois déchus et moroses. Enfin, ils atteignent Constantinople et retrouvent Cunégonde, vieillie et acariâtre. Ils achètent une petite métairie et par leur travail, achèvent de rendre leur existence insupportable. Le récit est construit en trois temps qui symbolisent les trois tentations de l'esprit. A Thunder-ten-tronckh, Candide subit la tentation des chimères auxquelles ils succombent. [...]
[...] Tous les sujets sont abordés, de la vie privée jusqu'aux intentions politiques de Voltaire. Aux lettres de politesse adressées aux monarques, parfois teintées de conseils empreints de sagesse[1], s'ajoutent les lettres aux proches et celles envoyées aux confidents spirituels de l'écrivain. C'est dans celles-ci que Voltaire exprime ses doutes et ses idées, ses goûts et ses colères. Car sa correspondance retrace les combats de l'homme, dont la devise est Au fait ! dans un seul but Ecra. l'Inf. (Ecraser l'infâme), c'est-à-dire l'injustice sous toutes ses formes. [...]
[...] Van den Heuvel). Candide est le dernier conte désespéré de Voltaire qui se réconcilie ensuite avec la nature et la société et affirme sa confiance dans les générations nouvelles. Citations Bien des erreurs sont nées d'une vérité dont on abuse. Le cœur ne vieillit pas, mais qu'il est pénible de loger un dieu dans des ruines. Comme le despotisme est l'abus de la royauté, l'anarchie est l'abus de la démocratie. C'est le sort des monarchies que leur prospérité dépende du caractère d'un seul homme. [...]
[...] Parti esprit frondeur, il revient d'Angleterre philosophe accompli, sans renier son attachement aux idéaux classiques (Le temple du goût, publié en 1733, est une défense du théâtre de Corneille et de Molière qu'il édite et commente et un témoignage d'admiration pour le rayonnement culturel de Louis XIV. Mais il craint les effets de la publication des Lettres philosophiques, en 1734, qui rassemblent des fragments et propos divers. Il trouve donc refuge chez Madame du Châtelet qui l'initie aux sciences dans son château de Cirey. De 1744 à 1753, Voltaire connaît une vie agitée, faite de gloires et de déceptions. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture