La littérature donna lieu à de nombreuses histoires d'amour, comme celles de Tristan et Yseult, Roméo et Juliette ou encore Ulysse et Pénélope. Plus particulièrement, la poésie et l'amour ont toujours été en relation étroite. « Il n'y a aucun pays de la terre où l'amour n'ait rendu les amants poètes » disait Voltaire. En fait, tout au long des siècles, les poètes ont chanté l'amour avec ses joies et ses peines. Selon Eluard, la poésie s'illustrerait bien dans ce rôle. Pour lui, le poète « aimant l'amour » ne serait pas tant amoureux d'une femme que de l'amour lui même.
Ainsi, les poètes, amoureux de l'amour, seraient voués à l'exprimer et à le sublimer dans leurs poèmes. Alors, la vocation de la poésie est-elle bien de célébrer l'amour ? N'existe-t-il pas d'autres fonctions plus importantes ? Pour répondre à ces questions, nous verrons tout d'abord que la poésie est indissociable du lyrisme amoureux. Cependant, elle semble, à bien des égards, dépasser cette fonction pour traduire aussi une force d'engagement capable d'exprimer, avec le plus de virulence, la relation du poète au monde. Mais au-delà, la poésie est avant tout la recherche de l'esthétisme comme une fin en soi (...)
[...] L'usage fréquent de l'impératif dans les œuvres poétiques engagées témoigne de cette volonté de faire réagir et agir les consciences. Dans Chanson de Hugo, le peuple des faubourgs est invité à cesser de manger Mangez, moi je préfère / Ton pain noir, Liberté Chez La Fontaine, bon nombre de morales interpellent directement le lecteur Flattez afin de le pousser à l'action. La poésie constitue donc une arme efficace pour dénoncer une réalité, que ce soit de manière directe ou indirecte, et inciter à agir. Cependant, une ultime conception de la poésie peut être envisagée. [...]
[...] De plus, le langage poétique est le langage de l'émotion. Court mais fortement imagé, il comprend un condensé intense d'émotions. Par exemple, Rimbaud, dans son poème Le Dormeur du Val, dépeint en quelques lignes toute l'horreur de la guerre que l'on retrouve dans la littérature en prose sous forme de longs développements, grâce à la périphrase il a deux trous rouges au côté droit euphémisme d'une neutralité efficace, au puissant pouvoir de suggestion. Le poète effectue un travail sur les mots pour rendre le texte plus frappant. [...]
[...] par la métaphore qui souligne l'emprise de l'amour sur le narrateur, et le verbe transperce Mais, en dépit de ses souffrances, il ne veut pas renoncer à sa relation amoureuse Et toutefois j'aime, j'adore et prise / Ce qui m'étreint, qui me brûle et entame Le lyrisme amoureux connaîtra son essor par la suite avec le romantisme. L'amour est alors l'un des thèmes majeurs de la poésie. Alfed de Musset, inspiré par sa liaison sulfureuse avec George Sand, écrira de nombreux poèmes évoquant l'amour, comme Jamais ou encore La nuit de Mai. Enfin, le mouvement surréaliste dynamisera l'expression du sentiment amoureux, avec notamment les écrits de Paul Eluard . Il évoque par exemple l'amour dans ses poèmes Je t'ai imaginée ou Je t'aime. [...]
[...] Le vers qui ouvre la pièce la pièce doit la terminer. Cette disposition judicieuse des mots permet de renforcer la dimension lyrique de ce poème dédié à la femme qu'il aime. D'autre part, le lyrisme amoureux est bénéfique au poète, qui trouve en l'écriture une meilleure compréhension de son ressenti et un exutoire. Ainsi dans J'ai tant rêvé de toi de Desnos, le narrateur trouve dans l'écriture poétique un lieu pour exprimer les doutes et la souffrance qui sont en lui suscités par l'amour pour une femme à laquelle il ne peut accéder. [...]
[...] Alors, la vocation de la poésie est-elle bien de célébrer l'amour ? N'existe-t-il pas d'autres fonctions plus importantes ? Pour répondre à ces questions, nous verrons tout d'abord que la poésie est indissociable du lyrisme amoureux. Cependant, elle semble, à bien des égards, dépasser cette fonction pour traduire aussi une force d'engagement capable d'exprimer, avec le plus de virulence, la relation du poète au monde. Mais au-delà, la poésie est avant tout la recherche de l'esthétisme comme une fin en soi. [...]
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