Dès ses plus jeunes années, à travers ses amours compliquées au sein du groupe de Bloomsbury, jusqu'à son suicide en 1941, l'icône moderniste et féministe Virginia Woolf est célébrée par une exposition complète et méritée.
La vie et l'œuvre de Virginia Woolf ont été commentées dans d'innombrables biographies et sur tous les médias. Le film de Stephen Daldry en 2002, The Hours, partiellement un biopic de l'écrivain, avec Nicole Kidman dans le rôle de Woolf, n'est pas la moindre de ces célébrations, malgré son inutile et trompeuse recherche esthétique.
[...] Son portrait de Woolf est délibérément réducteur et naïf, mais il reste désespérément faible. Le portrait de Woolf par Vanessa Bell est bien meilleur, plus délicat dans son traitement, plus précis dans la ligne et plus net dans les couleurs. Mais Vanessa Bell peut être éminemment inconsistante dans son art. Son portrait de Woolf assise dans un fauteuil, où les traits du visage de l'écrivain sont oblitérés, semble suivre l'idée de Fry selon laquelle les éléments émotionnels du dessin sont plus importants dans la peinture que la ressemblance avec le modèle. [...]
[...] Eliot et de sa femme dans le jardin de Monk's House, la maison de campagne du couple Woolf dans le Sussex. C'est aussi la maison d'où Virginia devait partir pour sa dernière marche jusqu'à la rivière Ouse. La canne qu'elle abandonna au bord de l'eau et qui fit comprendre à Léonard qu'elle s'était suicidée est couchée dans une vitrine. Un objet banal soudain devenu lourd de signification. Les lettres déchirantes qu'elle écrivit à Léonard et à Vanessa sont aussi exposées. Elle y évoque la dépression insupportable qui l'habite souvent. [...]
[...] Ha ! La liaison tardive de Woolf avec Vita Sackville-West est représentée dans une partie de l'exposition consacrée à son goût pour la mode au moment où sa carrière prend forme. Les idéaux progressistes de Woolf sont aussi évoqués. Son féminisme, qui s'exprima dans le grand texte Une Chambre à soi et sans doute moins connut sa consternation devant la guerre civile espagnole, une conviction sans doute renforcée par la mort du fils de Vanessa, son neveu Julian, dans le conflit. [...]
[...] La vie et l'œuvre de Virginia Woolf ont été commentées dans d'innombrables biographies et sur tous les médias. Le film de Stephen Daldry en 2002, The Hours, partiellement un biopic de l'écrivain, avec Nicole Kidman dans le rôle de Woolf, n'est pas la moindre de ces célébrations, malgré son inutile et trompeuse recherche esthétique. C'est maintenant le tour d'une exposition. La National Portrait Gallery présente une centaine d'œuvres, y compris des photos de famille, des lettres et des journaux intimes, mais aussi des peintures et des sculptures montrant Woolf par ses pairs. [...]
[...] Bien sûr, ces lettres font partie des quelques bribes d'écriture que l'exposition peut montrer. Difficile d'aller plus loin dans l'illustration de ce qui fit de Virginia Woolf une aussi grande figure de la littérature anglaise. Mais l'exposition nous laisse avec une soif de ses romans et de ses essais et de son journal et de sa correspondance. Le résultat est là. Motivant. Virginia Woolf : Art, Vision and Life, National Portrait Gallery, WC2, Londres, jusqu'au 26 octobre 2014. 2014. [...]
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