Si l'on part du titre « L'épitaphe Villon », c'est une épitaphe particulière car ce sont les condamnés qui parlent après leur mort aux vivants, leur souci est le salut de leur âme, préoccupation religieuse relative à leurs saluts. C'est une prière que ces pendus exécutés adressent aux vivants, à ceux qui les voient, car il était d'usage de laisser les cadavres suspendus au gibet à la vue des passants. Les pendus recherchent la compassion des vivants : « si pitié de nous pauvres avez » sans chercher à nier leur culpabilité, ils reconnaissent leurs mauvaises conduites, ils assument le sort qui leur a été réservé, ils ne cherchent pas à clamer leur innocence, ils plaident coupables : « Quant de la chair, que trop avons nourrie », ils ne contestent pas leur peine : « ... quoy que fusmes occiz par justice ». Les condamnés ont conscience de ne pas être un modèle à imiter : « Ne soyez donc de notre confrérie ».
Cependant, ils demandent à être considérés comme des humains, des hommes. Il y a deux habitudes qu'ils semblent redouter : la moquerie et le mépris, il y a de nombreuses allusions à un risque : « de notre mal personne ne s'en rie ». La haine d'autre part, ils en appellent à l'humanité des passants, des vivants qui est le thème principal du poème, qui comporte un grand nombre de subjonctifs mais aussi (...)
[...] Au Moyen Âge, on distinguait le motif de la danse macabre qui sert à rappeler la condition mortelle des hommes : Rappelez vous que vous devez mourir dans le poème, on distingue un grand nombre de ces détails macabres et répugnants, les pendus transmettent un message, il y a ici une leçon : memento mori. Rappel du destin commun au vers 8. Conclusion : On distingue un lyrisme humain et émouvant dans lequel s'exprime la foi vibrante du Moyen Âge : fois simple et profonde. C'est un poème riche et saisissant par ce réalisme macabre représentatif du Moyen Âge. [...]
[...] C'est une des fonctions de la prière que de pouvoir venir en aide à autrui, les prières des uns peuvent assurer le salue des autres : interdépendance des êtres humains par l'intermédiaire de la prière : Excusez nous [ ] tarie Le sentiment religieux imprègne tout le poème et particulièrement la peur de l'enfer, ce qui est très caractéristique du Moyen Âge, nous préservant ils veulent être préservés de l'infernale foudre, le poème revient sur cette crainte vers la fin : Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie Villon fait parler les morts (la prosopopée), la voie d'outre-tombe que ce poème fait entendre touche par les sentiments d'humanité qu'elle contient mais aussi par son réalisme macabre. II). Le tableau macabre destiné à frapper le lecteur En effet, cette Ballade donne à voir le spectacle du gibet grâce à des éléments descriptifs. De la première à la troisième strophe : éléments descriptifs à caractère macabre. Ce ne sont même plus des cadavres, ce sont des squelettes : et nous les os squelettes en décompositions. Le texte souligne ce qui arrive à la chair, la corruption de la chair. [...]
[...] C'est une Ballade, elle a une forme fixe très en vogue jusqu'à la fin du Moyen Âge, les poètes de la Renaissance rejetteront cette forme : 3 strophes de 10 vers parfois de 8 vers suivies d'une demi- strophe qu'on appelle l'envoi, même jeu de rimes que l'on retrouve dans l'ensemble du poème, présence d'un refrain y compris dans l'envoi, chaque vers est un décasyllabe. On étudiera d'abord la prière que le poème constitue, une prière touchante qui cherche l'émotion, discours pathétique fondé sur la description de l'horreur (description des corps). Nous étudierons ensuite le tableau macabre destiné à frapper le lecteur. I). Une prière touchante qui cherche l'émotion. [...]
[...] Les pendus ont bien conscience de ce que ce sentiment de fraternité n'a rien d'évident pour les gens qui les voient, ça a même quelque chose de provocateur, le passant ne souhaite pas se rappeler que le pendu et lui sont de la même famille (vers 11). Quant au refrain, il est volontairement ambigu : tous ce mot désigne-t-il tous les pendus ou tous les humains ? C'est une façon de rappeler que nous sommes tous des hommes et qu'eux aussi ont à prier leur salue. Les frères humains sont interpellés afin qu'ils interviennent en faveur des pendus, en aide à ceux- ci. [...]
[...] Le tableau macabre destiné à frapper le lecteur. I). Une prière touchante qui cherche l'émotion Si l'on part du titre L'épitaphe Villon c'est une épitaphe particulière car ce sont les condamnés qui parlent après leur mort aux vivants, leur souci est le salut de leur âme, préoccupation religieuse relative à leurs saluts. C'est une prière que ces pendus exécutés adressent aux vivants, à ceux qui les voient, car il était d'usage de laisser les cadavres suspendus au gibet à la vue des passants. [...]
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