Le coup d'État du 2 décembre 1851 qui met fin à la République et inaugure le règne de Napoléon III pousse Hugo à fuir la France. Il rédige le pamphlet "Napoléon le petit" et décide de ne plus revenir dans son pays tant que le régime impérial durera. Son exil de 18 années commence à Jersey (1852-1855) puis à Guernesey (1855-1870) avant un retour triomphal en héros républicain le 5 septembre 1870.
Le moment de l'exil à Jersey est le contexte d'écriture des Châtiments, recueil qui dénonce le pouvoir de l'imposteur au cours d'une progression en huit livres qui débute par "Nox" (la nuit) pour se terminer par "Lux" (la lumière) (...)
[...] _ L'énonciation est révélatrice : les ils du début laissent place à un on (vers 25, 27) qui a une valeur de substitut du nous Hugo est solidaire de ces concitoyens au point de s'associer à leurs efforts héroïques alors que ce n'est pas son époque. Il cherche ainsi à témoigner de son sentiment de proximité avec ces hommes valeureux. L'expression du regret : le message pour le présent _ Le temps verbal est celui de l'imparfait pour mieux faire sentir un passé qui est révolu : toute l'intensité que Hugo met dans sa célébration des temps anciens a pour effet de suggérer la différence avec le présent. [...]
[...] Hugo est ce proscrit isolé à Jersey et qui magnifie une armée du peuple qui n'est plus sous Napoléon III. _ Le titre du poème est sans ambiguïté : l'armée des soldats de l'an II est une armée pour le peuple, volontaire, ayant la foi dans un combat fraternel qui resserre les liens . alors que l'armée du despote Napoléon III est réduite à un rôle passif . de simple instrument. Hugo pense certainement à la doctrine du ministère de la guerre de Napoléon III qui impose en Novembre 1851 aux généraux de l'armée de Paris l'exécution des ordres quelqu'en soit la nature. [...]
[...] I ) La glorification d'un passé épique : Trois aspects caractérisent la célébration par Hugo d'un héroïsme des soldats de l'an II annoncé dès le premier vers ô soldats ( . ) épopées! Une armée soudée : Un procédé efficace domine l'ensemble des trente vers : Hugo construit son hommage sur l'antithèse entre l'unité quasi familiale, la solidarité sans faille de l'armée populaire d'une part et une masse impressionnante d'adversaires seulement réunis par des jeux d'alliance provisoires donc factices. _ L'unité du peuple. [...]
[...] En insistant sur la puissance adverse, Hugo suggère à quel point la victoire obtenue est grandiose. L'armée populaire semble isolée face à toute l'Europe (anaphore contre à 4 reprises) dont l'armée semble innombrable (répétition de toutes au vers tous vers toute l'Europe vers 7 ; image d'une meute : les chiens du czar du nord ; l'accumulation capitaines fantassins cavaliers _ L'armée populaire en lutte ne cesse d'être valorisée par les hyperboles soulignant son déploiement dans toutes les directions (vers 13) ; son élan qu'aucun obstacle naturel ne parvient à ralentir (vers 15, vers 20) ; sa capacité à enchaîner dans le temps des victoires tous les jours d'autant plus méritantes qu'elles s'obtiennent en dépit de moyens limités (champ lexical de la pauvreté : pieds sans souliers sans vivres vieux fusils Des exploits de légende : la dimension du fantastique Dans la foulée des précisions hyperboliques, Hugo traite même le dénouement heureux comme sortant du simple domaine de l'humain : _ Le combat lui-même est mis sur un plan mythologique : il s'agit de vaincre une hydre vivante ; les hommes soufflent dans des cuivres ainsi que des démons _ Les victoires relèvent du miracle divin c'était quelque prodige et apparaissent étonnantes car paraissant obtenues avec une facilité flottes prises d'assaut frontières effacées : les ellipses accélèrent le rythme, donnant l'impression d'une rapidité dans les conquêtes) qui relève du registre fantastique : les pouvoirs des rois sont balayés comme le souligne la comparaison des vers 29 et 30. [...]
[...] Il rédige le pamphlet Napoléon le petit et décide de ne plus revenir dans son pays tant que le régime impérial durera. Son exil de 18 années commence à Jersey (1852-1855) puis à Guernesey (1855-1870) avant un retour triomphal en héros républicain le 5 septembre 1870. Le moment de l'exil à Jersey est le contexte d'écriture des Châtiments, recueil qui dénonce le pouvoir de l'imposteur au cours d'une progression en huit livres qui débute par Nox (la nuit) pour se terminer par Lux (la lumière). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture