Commentaire littéraire du poème Demain, dès l'aube de Victor Hugo, écrit après la mort de sa fille Léopoldine, noyée dans la Seine en 1843. Il décrit dans ce poème le voyage qu'il effectue afin de retrouver sa fille. Ce poème lui permet non seulement d'exprimer sa souffrance mais aussi de l'apaiser.
[...] c'est donc un poème lyrique. De plus ce voyage est urgent pour le narrateur puisqu'il le rapproche de quelqu'un, cette personne est désignée par les pronoms personnels : toi et tu On sent qu'il y a un lien affectif fort entre ces deux personnes, une complicité d'âme : je sais que tu m'attends De plus le narrateur s'exprime à travers des termes non-poétiques, ce qui souligne leur proximité, la simplicité de leurs rapports, tout comme les plantes évoquées à la fin qui sont des plantes sauvages La fermeture de l'auteur semble étonnante dans une relation amoureuse : Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées Dans la deuxième strophe, le rythme donne l'impression d'une marche rendue lente par la tristesse, d'autant plus que l'adjectif triste arrive après une énumération de mots dont les syllabes augmentent jusqu'à cet adjectif, point culminant. [...]
[...] De quelle manière Victor Hugo développe t-il l'expression de cette souffrance, qui l'a d'ailleurs empêchée d'écrire pendant des années ? Nous étudierons cela selon deux axes, le premier étant le voyage du narrateur et le second les sentiments de celui-ci. Le voyage conté par le narrateur est tout d'abord nécessaire pour lui : le narrateur semble déterminé : le moment du départ remplit le premier vers : dès l'aube repris ensuite par l'heure où blanchit la campagne L'insistance de ce départ est mise en valeur par le verbe de la phrase principale énoncé seulement au vers suivant : Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne vers Je partirai. [...]
[...] vers 2. Le futur et le présent utilisés renvoient à un état permanent : l'envie de partir : je partirai vois-tu, je sais que tu m'attends je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps De plus la nécessité de ce voyage est soulignée par l'urgence du départ : dès l'aube et la manière précise d'en parler : vers 3 à 10 : J'irai par la forêt, j'irai par la montagne vers Harfleur le voyage est décrit tel que s'y projette le narrateur. [...]
[...] Le poème se termine par le nom fleur qui renvoie à une idée de vie. Ce poème simple, évoquant un voyage nécessaire dont le but n'apparait qu'à la fin, scandé par le rythme de la marche du voyageur, nous émeut d'autant plus qu'il évoque avec un lyrisme retenu la plus grande souffrance éprouvée par un père, marqué par la perte de son enfant. Les poètes et écrivains utilisent donc l'écriture comme moyen d'expression de la souffrance mais n'y en a-t-il pas d'autres ? [...]
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