Ce poème fait partie du 4ème Livre des Contemplations. C'est un poème très court, pourtant l'un des plus connus de Victor Hugo. Il est composé de trois quatrains en alexandrins, à rimes croisées ; il aurait été écrit le 3 septembre 1847, c'est-à-dire la veille du 4ème anniversaire de la mort accidentelle par noyade dans la Seine, de Léoplodine, la fille aînée de Victor Hugo (...)
[...] Le troisième vers : 1 3 4 4 Le quatrième vers : 1 10, si l'on s'en tient au rythme imprimé par la ponctuation après triste, le reste devrait être exprimé d'un seul mouvement dans une ampleur qui dénote la profondeur de la tristesse de l'auteur. Le troisième quatrain, c'est l'arrivée de Victor Hugo sur la tombe ; malgré sa volonté de se soustraire au spectacle envahissant de la Nature, le poète remarque l'or du soir et les voiles ; ce mot constitue une métonymie ; il s'agit en fait de bateaux à voiles au loin sur la Seine ; l'étude du rythme de ces 4 derniers vers est révélateur d'un changement de sentiments nouveau chez Hugo. [...]
[...] Les deux derniers vers de ce 1er quatrain se calque sur le mouvement de la marche soutenue qui n'est pas celui d'une promenade dans la Nature rythme produit par les accents toniques et les césures ; la répétition de j'irai constitue une anaphore qui dénote chez Victor Hugo le désir de se replier sur lui-même, de refuser le lyrisme de la Nature et n'accepter d'être habité que par la pensée de sa tristesse 2-4 2-4 3-3 Le deuxième quatrain marque encore plus ce désire de repli pour n'avoir que la pensée de sa fille en lui ; le rythme là aussi constitue le charme de ces 4 vers Le premier 4 - 4 - 4 Le deuxième 3 3 3 3 souligne l'effort soutenu de Victor Hugo dans sa concentration à la pensée de sa fille ; il rejette tout ce qui pourrait le distraire ; les rimes croisées choisies, pensées-croisées, bruit-nuit, par leur sècheresse marquent cette abstraction ; elle diffèrent avec la longueur et la fluidité féminine des deux rimes du premier quatrain campagne et montagne ; ce contraste accentue dans le deuxième quatrain l'obsession de Victor Hugo. Ensuite les deux derniers vers de ce deuxième quatrain, ont un rythme qui appelle un autre commentaire. [...]
[...] Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. Introduction à l'explication Ce poème fait partie du 4ème Livre des Contemplations. [...]
[...] Conclusion La beauté du poème tient à la simplicité de sa langue et à la sincérité avec laquelle elle s'exprime. Il est facile de le retenir par cœur ; son rythme aide la mémoire ce qui était le but rechercher par la poésie à ses débuts ; Homère devait chanter l'Iliade ou l'Odyssée, au coin d'une rue de la Grèce antique ; dans le poème présent, il faut encore le souligner, c'est le choix d'une sémantique sans recherche et des sonorités claires qui déterminent le rythme et l'élégance de ses vers aussi purs que ceux de Racine, mais bien plus lyriques ; si après lui, tous avaient suivi l'art poétique de Boileau, nous aurions été privés de la poésie romantique ; il aurait fallu aller la chercher en Allemagne ou en Angleterre ; le génie de Victor Hugo est d'avoir sut parler la langue de son cœur et c'est dans cette langue de tout le monde que tous se reconnaissent. [...]
[...] Explication de texte Livre poème XIV des Contemplations de Victor Hugo Situation du texte par rapport à l'œuvre et à l'auteur Quand Victor-Hugo, jeune, proclamait non sans vanité : A vingt ans je serais Chateaubriand ou rien envisageait-il la carrière politique ou littéraire du précurseur du Romantisme ? Il est difficile de répondre. En publiant Les Contemplations dont est issu le poème, son ambition était d'être à travers lui la vie des autres hommes“ comme il le dit dans sa Préface Lecture du poème Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. [...]
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