Baudelaire est né en 1821, Verlaine en 1844. Le poète des Fleurs du Mal est donc l'aîné d'une courte génération de Verlaine. L'auteur des Poèmes saturniens a 23 ans lorsque Baudelaire meurt en 1867.
Rappeler que Baudelaire n'est alors pas aussi célèbre qu'aujourd'hui. Poète controversé. Verlaine le découvre sur les bancs du lycée Bonaparte, en classe de troisième. Cf Confessions :
Ma première, ma toute première lecture fut – en dehors naturellement des livres classiques […] – Les Fleurs du Mal, première édition, qu'un pion avait laissé traîner sur sa chaire et que je confisquai sans scrupule. Il va sans dire que je n'avais aucune idée de cette poésie si éloignée de mon âge, nourri, aussi bien, de plus sages « morceaux choisis ». Même le titre fut pour moi longtemps fermé et j'avais dévoré le bouquin sans y comprendre rien sinon que ça parlait de « perversités » […] et j'étais fermement persuadé que le livre s'appelait tout bonnement : Les Fleurs de Mai.
[...] Ainsi, les PS offrent, dans leur titre, un écho à la formule de Baudelaire qui qualifait les Fleurs du Mal, dans son Épigraphe pour un livre condamné (écrit en 1861 pour la troisième édition du recueil, qu'il ne verra jamais paraître), de livre saturnien, orgiaque et mélancolique : Lecteur paisible et bucolique, Sobre et naïf homme de bien, Jette ce livre saturnien, Orgiaque et mélancolique. Certains titres des PS comportent également des échos à des poèmes de Baudelaire : Crépuscule du soi mystique rappelle ainsi Crépuscule du matin et Harmonie du soir ; la section Eaux-fortes celle des Tableaux parisiens des Fleurs, que Verlaine admirait particulièrement. Des motifs communs : la mémoire, la mélancolie, etc. [...]
[...] Verlaine et la mélancolie Poèmes saturniens Transition avec Baudelaire Baudelaire est né en 1821, Verlaine en1844. Le poète des Fleurs du Mal est donc l'aîné d'une courte génération de Verlaine. L'auteur des Poèmes saturniens a 23 ans lorsque Baudelaire meurt en 1867. Rappeler que Baudelaire n'est alors pas aussi célèbre qu'aujourd'hui. Poète controversé. Verlaine le découvre sur les bancs du lycée Bonaparte, en classe de troisième. [...]
[...] La mélancolie chez Verlaine est diffuse. Elle s'insinue dans l'intimité aussi bien que dans la nature, mais sans passer par les filtres successifs de l'allégorisation, de la transposition mythique On a vu avec Baudelaire que le spleen faisait toujours l'objet d'un déplacement, d'une médiatisation, la mélancolie venant ainsi se greffer sur un discours de l'analogie très complexe. Chez Verlaine, la mélancolie est perçue et dite de manière bien plus immédiate et simple On opposera ainsi facilement la tendance très prononcée de Baudelaire à l'hyperbole J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans Je suis de mon cœur le vampire Je suis un cimetière abhorré de la lune au goût verlainien de l'approximation, du presque, du flou quantitatif, et souvent du peu. [...]
[...] Baudelaire, c'est, à mon sens, de représenter puissamment et essentiellement l'homme moderne [ avec ses sens aiguisés et vibrants, son esprit douloureusement subtil, son cerveau saturé de tabac, son sang brûlé d'alcool, en un mot le bilio-nerveux par excellence, comme dirait Taine. Cette individualité [ ] Baudelaire, je le répète, la représente à l'état de type, de héros Héritage baudelairien = important, comme pour la plupart des poètes de la génération de Verlaine. Toutefois, l'expression verlainienne de la mélancolie se développe très différemment de l'expression baudelairienne du spleen. [...]
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