Commentaire d'un poème extrait des Villes tentaculaires de Verhaeren ("Se regardant avec les yeux cassés de leurs fenêtres [...]"). Celui-ci est entièrement rédigé et sera ainsi très utile à la réalisation d'une composition, ou pour les révisions du bac de français.
[...] Les fabriques sont donc considérées comme piliers fondateurs de cette société. Ensuite, les habitants, non seulement pathétiques dans leur apparence, se montrent ainsi aussi à travers leur comportement. En effet, ils semblent menés par les bars, seuls lieux nommés avec les usines, voire même pris au piège par ces endroits. Les habitants las sont appâtés vers les bars dont la porte ouverte (v23) leur montre une échappatoire temporelle de leur vie quotidienne. Ils ne semblent pas forcement conscient de leurs actes mais menés par une force inconnue : il se tiennent debout soûls (v35) voire même hagards (v24) comme le montre la métonymie (ce ne sont pas les miroirs mais les habitants qui le sont). [...]
[...] Commentaire : Les villes tentaculaires, E. Verhaeren Se regardant avec les yeux cassés de leurs fenêtres Et se mirant dans l'eau de poix et de salpêtre D'un canal droit, tirant sa barre à l'infini, Face à face, le long des quais d'ombre et de nuit Par à travers les faubourgs lourds Et la misère en guenille de ces faubourgs, Ronflent terriblement usines et fabriques. Rectangles de granit, cubes de briques, Et longs murs noirs durant des lieues, Immensément, par les banlieues ; Et sur leurs toits, dans le brouillard, aiguillonnées, De fer et de paratonnerre, Les cheminées. [...]
[...] L'air de défi est aussi mis en valeur par la pause imposée par les virgules. De même, les toits semblent armés, aiguillonnés de fer et de paratonnerres (v11-12), d'autant plus important qu' »aiguillonnés est valorisé par la rime. Nous notons comme une rime au sein même du douzième vers avec fer et paratonnerres On observe aussi une anaphore avec se regardant au début de la première et de la troisième strophe, la répétition créer pour le lecteur l'impression d'être épier. [...]
[...] La vision qui nous est donnée de la ville est très inhospitalière. Premièrement, nous y voyons une géométrie parfaite, implacable qui impressionne, En effet, nous relevons un même champ lexical : droit rectangles de granit, cubes de briques (v8). Le vers 8 insiste d'autant plus sur la géométrie qu'on semble la retrouver dans sa structure (avec la virgule au milieu du ver) et dans les échos de sonorités briques et granit tout deux en fin de groupes nominaux). De plus, on constate une régularité plus importante dans la première strophe que dans le reste du texte, ce qui permet d'imager à travers ce rythme, une organisation rationnelle. [...]
[...] Et des pintes qui tout à coup rayonnent, Sur le comptoir, en pyramide de couronnes ; Et des gens soûls, debout, Dont les larges langues lapent, sans phrases, Les ales d'or et le whisky, couleur topaze. Le thème de la ville a été beaucoup abordé en poésie moderne, et très souvent critiqué, comme par exemple par L.S. Senghor ou Saint John Perse. Dans son recueil Les villes tentaculaires, datant de 1895, E. Verhaeren nous présente lui aussi une ville repoussante, presque effrayante. Nous étudierons donc cette description à travers l'aspect extérieur de la ville représentée puis par le comportement de ses habitants. [...]
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