Alain Finkielkraut a créé et animé l'émission ?Réplique? sur France Culture dans le but d'aller à l'encontre du culte de l'information immédiate en réfléchissant avec recul sur les faits de société. Il cherche avant tout ( citant H. Arendt ) à redonner de l'humanité au monde en en faisant un objet de dialogue non dilué par une idéologie ou des formules abstraites. Il constate en effet en reprenant la formule de Calvino ?qu'une épidémie de peste a atteint l'humanité dans (...) l'usage de la parole?(p8). La collection Réplique tente donc de remédier à la parole stéréotypée et monotone en réécrivant a posteriori les débats qui ont eu lieu dans l'émission du même nom. Ainsi la collection créée par Serge Kaplun pour Réplique a ?donné une vie nouvelle à la parole vive, et un droit de parole à l'esprit de l'escalier?(p10), c'est-à-dire à la pensée.
[...] Il constate en effet en reprenant la formule de Calvino “qu'une épidémie de peste a atteint l'humanité dans ( . ) l'usage de la parole”(p8). La collection Réplique tente donc de remédier à la parole stéréotypée et monotone en réécrivant a posteriori les débats qui ont eu lieu dans l'émission du même nom. Ainsi la collection créée par Serge Kaplun pour Réplique a “donné une vie nouvelle à la parole vive, et un droit de parole à l'esprit de l'escalier”(p10), c'est-à-dire à la pensée. [...]
[...] De plus, la société moderne est obsédée par le bonheur au risque de le confondre avec le bien être : “tout le monde chante les vertus de la croissance comme si elle devait miraculeusement rétablir demain le moral de l'humanité” or le bien-être est quantifiable et peut faire l'objet d'une politique, mais le bonheur lui, ne le peut pas. Le problème de l'homme contemporain est donc de croire que la quête du bonheur ne peut se mener que par un travail volontaire, alors qu'il n'existe pas de méthode pour être heureux. C'est ainsi que l'obsession de la félicité finit par empêcher l'émergence du bonheur. [...]
[...] La finitude de l'Homme fait qu'il désire toujours ce qu'il ne possède pas. Il ne peut donc jamais être heureux puisqu'il est perpétuellement insatisfait. Il va sans dire que la confusion moderne entre bonheur et bien-être soulignée par Finkielkraut (notamment au sein de la société de consommation) y est pour beaucoup. Les auteurs nous laissent donc penser que pour retrouver le bonheur, l'homme devrait arrêter de le considérer comme l'axe autour duquel pivote son existence. Dès lors la joie cesserait d'être une corvée. [...]
[...] Le BONHEUR est devenu la valeur fondamentale revendiquée par l'homme contemporain centré sur lui-même. Sur ce point Michéa dans sa préface de La Culture du narcissisme de C. Lasch et Bruckner dans L'Euphorie perpétuelle sont d'accord. Finkielkraut note que la quête obsessionnelle du bonheur se retrouve jusque dans le nouvel art funéraire qui fait émerger dans les cimetières des tombes iconoclastes (en forme de moto, jambes de french cancan ) permettant de relativiser la douleur par l'humour. La “mort joyeuse” pousse le devoir de bonheur au-delà du néant : les gens de plus en plus dépossédés de leur existence, se réapproprient leur mort. [...]
[...] Cependant, il y a une contradiction entre ces deux interprétations. Selon Finkielkraut, être narcissique, c'est se comparer à la réussite des autres (car la société est commandée par l'égalité qui astreint les hommes à se distinguer par la réussite) et donc paradoxalement faire le deuil du bonheur durable puisque la recherche frénétique et active du bonheur est en elle-même une source de tension : gens se rendent malheureux de ne pas être heureux (p19). Ainsi, l'égalité entraîne la rivalité : “Qu'est ce qu'une société des égaux, ( . [...]
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