Le terme "utopie" signifie "qui n'existe en aucun lieu". En d'autre terme, il s'agit d'un monde imaginaire avec une gouvernance également imaginaire pour une société dit idéale. Le bonheur de chacun serait l'intérêt de tous.
C'est l'humaniste anglais Thomas More qui utilise ce mot pour la première fois en 1516. Ce terme est ensuite repris dans Pantagruel 11.24, puis dans Gargantua et au XVIIIème siècle Cyrano de Bergerac a écrit l'Autre monde.
Au XVIIIème siècle, siècle marqué par l'esprit critique des philosophes et par les récits de voyageurs, siècle où les notions de Nature et de Bonheur sont formulées en permanence par les Encyclopédistes, il n'est pas étonnant que l'utopie se soit développée, à la fois pour proposer des modèles politiques et sociaux, mais aussi pour souligner les imperfections et les anomalies du monde dans lequel on vit.
I/ L'UTOPIE, UN AILLEURS ATEMPOREL
Lorsqu'elle est présentée géographiquement, l'utopie se situe généralement dans un « ailleurs », écarté du monde, totalement dépaysant, et dont l'accès est toujours difficile (une île, un lieu entouré de murailles, de montagnes, etc.). Suite à une violente tempête, Gulliver accoste sur un continent inconnu et découvre des « mortels gigantesques » qui l'effraient et dont il n'imaginait pas l'existence. Candide et Cacambo doivent franchir de nombreux obstacles avant d'arriver en Eldorado, lieu clos et à l'abri de tous les regards (...)
[...] Chacun s'interroge sur les modalités d'un bonheur collectif et social, en même temps que sur celles d'un bonheur individuel : on citera entre autres, le Discours sur le bonheur de Madame du Châtelet, femme de sciences et amie de Voltaire, qui fait l'éloge des passions satisfaites et qui prône l'épicurisme comme condition du bonheur, rejoignant par là la conception de Diderot dans les Lettres à Sophie Volland. Le genre utopique est de tous les temps. Il obéit au désir profond des hommes de rencontrer des conditions de vie idéales qui leur permettraient de développer toutes leurs facultés dans un état de paix, de bonheur et de fraternité harmonieuse. L'héritage du genre utopique est assumé au XIXème siècle par les visons de Charles Fourier et d'Etienne. Ce dernier influencé par les utopistes a décrit un roman utopique : Voyage en Icarie (1842). [...]
[...] Candide et Cacambo doivent franchir de nombreux obstacles avant d'arriver en Eldorado, lieu clos et à l'abri de tous les regards. Quant au temps, il est tout aussi imprécis. Il s'agit d'un futur ou d'un passé, mais sans date aucune. Quand un Thomas More ou un Fénelon, un Saint-Simon ou un Fourier construisent une utopie, ils construisent un être de raison, isolé de toute existence datée, et de tout climat historique particulier (Maritain, Humanisme intégral). Seul L.-S. Mercier situe son utopie en l'an 2440. [...]
[...] - L'harmonie sociale, les lois justes et la tolérance sont un souci majeur pour les philosophes du XVIIIème siècle L.-S. Mercier imagine que le souverain pour être mieux éclairé s'entretient avec des hommes de mérite. Marivaux propose un monde où la hiérarchie est inversée dans L'île des esclaves, les maîtres sont contraints de prendre la place des esclaves : ainsi ils améliorent leur humanité et l'harmonie sociale sera rétablie. - La science et la recherche du progrès sont des valeurs essentielles dans la société utopique de Voltaire, Candide est en extase dans l'immense galerie des sciences en Eldorado. [...]
[...] L'utopie au XVIIIème siècle Le terme "utopie" signifie "qui n'existe en aucun lieu". En d'autre terme, il s'agit d'un monde imaginaire avec une gouvernance également imaginaire pour une société dit idéale. Le bonheur de chacun serait l'intérêt de tous. C'est l'humaniste anglais Thomas More qui utilise ce mot pour la première fois en 1516. Ce terme est ensuite repris dans Pantagruel puis dans Gargantua et au XVIIIème siècle Cyrano de Bergerac a écrit l'Autre monde. Au XVIIIème siècle, siècle marqué par l'esprit critique des philosophes et par les récits de voyageurs, siècle où les notions de Nature et de Bonheur sont formulées en permanence par les Encyclopédistes, il n'est pas étonnant que l'utopie se soit développée, à la fois pour proposer des modèles politiques et sociaux, mais aussi pour souligner les imperfections et les anomalies du monde dans lequel on vit. [...]
[...] IV/ Utopie et réalisme Paradoxalement, le réalisme est ce qui sous-tend la création utopique. C'est par l'observation critique du monde réel que les écrivains du XVIIIème siècle nous donnent à lire des modèles et des projets de sociétés, en même temps qu'une dénonciation ironique de la société du XVIIIème siècle. Contestation et projets de société C'est à partir des dysfonctionnements de la société du XVIIIème siècle que se crée l'utopie Voltaire fait allusion dans l'utopie de l'Eldorado aux lourdes procédures de la justice de son époque et se livre à une sévère critique de la religion. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture