Le terme utopie vient du grec ou et topos et signifie mot à mot non-lieu. Par extension, le terme utopie prend la signification de en aucun lieu ou du lieu de nulle part.
On voit apparaître pour la première fois ce mot en 1516 dans l'ouvrage de Thomas More intitulé Utopia et qui avait pour thème la description d'un système de gouvernement idéal. L'utopie est donc un genre florissant au XVIe et au XVIIe siècle en Angleterre. En France, Rabelais est l'un des premiers à aborder ce genre avec l'abbaye de Thélème qu'il évoque dans Gargantua (Thélème du grec volonté et désir _ une seule règle, fais ce que tu voudras). L'utopie devient un genre répandu en France au XVIIIe siècle car c'est une époque ou l'on recherche le bonheur individuel à travers l'ordre social.
[...] Aussi, Marivaux privilégie, la visée humaniste et moraliste de l'intrigue à l'aspect utopique de l'Ile des Esclaves. En effet, il s'agit tout au plus une expérience consistant à répondre à la question à visée moraliste : que se passerait-il si maîtres et valets et ou maîtres et esclaves échangeaient leurs fonctions sociales ? Le décor de cette expérience est donc une île utopique qui remplirait davantage une fonction dramatique qui justifierait cet échange. C'est d'ailleurs Trivelin, la métaphore du dramaturge qui met en place les conditions expérimentales au nom de l'auteur lors de son monologue de la scène 2 (discours programme) puis s'efface par la suite (Scène 5 Adieu, vous saurez bientôt de mes nouvelles afin de mieux observer les résultats de son expérience et ne réapparaît qu'en fin de pièce pour tirer les conséquences qui s'imposent. [...]
[...] Ce carnaval est à la fois burlesque et didactique. Toutefois, l'origine du dénouement de cette pièce peut être attribuée à la définition même du terme carnaval qui comprend une acception de périodicité ainsi que par les conditions expérimentales fixées par Trivelin dans son discours programme qui sous-entend une durée précise à l'expérience et donc au carnaval (Scène 2 votre cours d'humanité dure trois ans Cette expérience devait se dérouler sur trois ans au bout desquels les maîtres ayant été guéris de la maladie d'orgueil, ils recouvraient leur condition première. [...]
[...] Peut-on qualifier l'Ile des Esclaves d'utopie? Cette île n'est localisée en aucune manière, ni par les didascalies, ni par les propos des personnages. Seule la toute première didascalie nous renseigne sur l'aspect de cette île qui à première vue paraît hostile le théâtre représente une mer et des rochers d'un côté et de l'autre quelques arbres et des maisons De plus, l'île ne porte apparemment pas de nom et on est obligé d'utiliser la périphrase l'île des esclaves pour la qualifier. [...]
[...] Utopie et carnaval dans l'Ile des Esclaves (Marivaux) Naissance du terme Le terme utopie vient du grec ou et topos et signifie mot à mot non-lieu. Par extension, le terme utopie prend la signification de en aucun lieu ou du lieu de nulle part. On voit apparaître pour la première fois ce mot en 1516 dans l'ouvrage de Thomas More intitulé Utopia et qui avait pour thème la description d'un système de gouvernement idéal. L'utopie est donc un genre florissant au XVIe et au XVIIe siècle en Angleterre. [...]
[...] Nous pouvons donc qualifier l'île des Esclaves de pièce carnavalesque puisqu'il est permis aux esclaves de réaliser leur rêve de devenir maître. D'autre part, ce renversement est permis d'autant plus que Trivelin qui représente l'autorité dans cette pièce procède lui-même à l'échange des conditions (thème de la saturnale) aux scènes 2 et 3 changez de nom à présent ; soyez le seigneur Iphicrate à votre tour ; et vous, Iphicrate, appelez-vous Arlequin ou bien Hé Ce carnaval peut paraître tout naturel vu que Marivaux met en scène des personnages issus de la Commedia Dell Arte elle-même rattachée à la tradition carnavalesque. [...]
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