Fiche de lecture sur l'ouvrage The twenty years'crisis, 1919-1939, de E. H. Carr.
Présentation de l'auteur, résumé des thèses du livre (émergence d'une science des relations internationales, opposition entre réalisme et libéralisme, liens entre puissance et morale, changements sur la scène internationale) et analyse et mise en perspective de l'ouvrage.
[...] Il définit la politique comme ce qui traite du comportement de l'homme au sein du corps social politics deals with the behaviour of men in such organized permanent or semi-permanent groups p. 95). Au sein d'une société, l'homme peut être ou égoïste, ou sociable. Pour que la société fonctionne correctement, il faut qu'il y ait un minimum de coopération, qui ne peut être imposée que par la crainte de sanctions. Ces sanctions sont imposées du fait de la coercition d'un groupe dominant sur un ou des groupes dominés. [...]
[...] Pour les réalistes, il y a bien des lois internationales, un certain code de conduite tout du moins, qui est respecté puisqu'il y a une autorité pour les faires respecter: c'est l'hégémon, qui impose la loi du plus fort. Donc, la loi n'est pas plus morale que la politique puisqu'elle est l'émanation de la puissance hégémonique: the ultimate autority of law derives from politics (p. 180). Cette loi internationale est censée protéger les droits définis au niveau international. Dans l'entre-deux-guerres, certains ont voulu imposer la notion de pacta sunt servanda (l'obligation de respecter les traités internationaux). Jusqu'alors, régnait la règle clausula rebus sic stantibus, le droit de répudier les traités à tout moment pour des raisons politiques internes. [...]
[...] ; 1917 : before and after, 1969), l'Union Soviétique history of Soviet Russia, 1950-1978 ; The Soviet impact on the western world, 1946; The twilight of the Comintern, 1982) et les relations internationales (Conditions of peace, 1942; Nationalism and after, 1945). Néanmoins, malgré ces écrits riches et variés, l'œuvre majeure de Carr demeure The twenty years' crisis. Ce livre s'articule autour de deux problématiques fondamentales : d'une part, définir les bases d'une science des relations internationales plus rigoureuse ; d'autre part, se détacher de l'idéalisme utopique de l'entre-deux-guerres, en affirmant le réalisme comme cadre de référence de l'étude des relations internationales. [...]
[...] Et c'est bien en cela que Carr s'avère être l'un des pères fondateurs du réalisme. En effet, il remet en avant la puissance comme facteur dominant de la régulation des relations internationales, en développant l'idée que la politique est toujours politique de puissance. En particulier, il décrit la scène internationale comme relevant du darwinisme social, un combat pour la survie dont l'arme la plus efficace est la puissance militaire, capable d'imposer la volonté d'un Etat aux autres. Cependant, il faut souligner que Carr ne s'intéresse pas aux éléments explicatifs de la puissance, il dresse seulement le constat que la puissance joue un rôle prépondérant sans chercher à déterminer sa source. [...]
[...] Néanmoins, cette dernière est difficile à définir précisément, mais il ne met pas en doute pour autant la possibilité de l'existence de celle-ci. Il constate simplement qu'à son époque, ces valeurs ne sont pas encore suffisamment implantées géographiquement et reconnues comme telles pour que l'on puisse véritablement parler de morale internationale. Il dresse le même constat en ce qui concerne l'existence de lois au sein du système international. Il rappelle qu'il n'existe pas d'ordre juridique international en tant que tel, ce qui se caractérise par l'absence de juridiction internationale compétente et d'agents capables d'imposer l'exécution de décisions à l'échelle mondiale. [...]
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