Daniel Cohen se propose de décrire les évolutions sociétales en rapport avec leur mode de production : le capitalisme du XXe siècle, celui de la grande firme industrielle qui liait l'économie et le social, par opposition au capitalisme du XXIe siècle qui se caractérise par la sous-traitance, l'externalisation, et la séparation physique dans la division du travail ; comme étape charnière de cette transformation, la financiarisation accrue des entreprises dès les années 80, qui sacrifie en quelque sorte le salarié ? et la solidarité qui était celle de la firme industrielle ? au profit de l'actionnaire.
[...] Cohen voit ici un risque futur pour l'Europe qui serait celui d'être coincée entre pays émergents qui finiront par la rattraper, et les Etats-Unis qui eux prennent de l'avance dans la production immatérielle. D'où la présentation de la nouvelle économie de l'information si profitable aux USA : coût de conception élevé, coût de distribution faible, donc nécessité pour les entreprises sur le secteur d'être en situation de quasi monopole afin de bénéficier d'une rente de situation. Cette hausse des coûts fixes aurait cependant l'avantage d'accélérer les dépenses de Recherche et Développement de l'industrie pharmaceutique, aboutissant à des médicaments de meilleure qualité ; pour autant, ces dits médicaments sont gardés jalousement sous brevets, et de ce fait, sont vendus à des prix prohibitifs pour ceux en ayant le plus besoin (les pauvres) car la concurrence ne joue pas sur les prix. [...]
[...] C'est aussi à ce moment-là qu'il choisit de présenter le deuxième mal européen, c'est-à-dire l'inexistence d'un modèle social européen. Les singularités nationales font qu'il coexiste plusieurs modèles sociaux : modèle scandinave qui repose sur la solidarité nationale, modèle libéral anglo-saxon qui repose sur la flexibilité des rapports marchands, modèle corporatiste allemand qui repose sur les rapports de force sectoriels A ces modèles souvent évoqués, se rajoute le modèle méditerranéen, fondé sur la solidarité familiale, caractérisé par un chômage élevé des jeunes et des femmes, et dont la France se rapprocherait le plus. [...]
[...] La théorie classique de la DIT, celle imaginée d'abord par Smith puis par Ricardo, insistait sur la conclusion que tout le monde gagne au libre-échange de par sa spécialisation en avantage absolu (Smith) ou comparatif (Ricardo). Or, le fait est que les régions prospères emportaient quand même la majorité des bénéfices du commerce, parce qu'en raison de leur polyvalence, elles réussissaient à être plus efficaces que les régions pauvres dans la plupart des domaines. Ainsi, suivant ce schéma, les pays du Sud n'ont pas pu profiter de la première mondialisation. [...]
[...] La première leçon cherche à décrire quatre des cinq ruptures qui caractérisent le passage à la société post-industrielle. Tout d'abord, la rupture technologique, qualifiée de troisième révolution industrielle c'est-à-dire l'apparition des technologies de l'information, avec en ligne de mire Internet qui constitue en soi une révolution de la communication. Ensuite, Cohen évoque une rupture dans l'organisation du travail corrélative avec la première rupture : les contraintes qui s'exercent sur les salariés ont été modifiées par l'apparition d'internet et la production juste à temps, ce qui a pour conséquence le fait que ceux-ci doivent devenir plus polyvalents, plus réactifs, et en fin de compte plus stressés et soumis à de nouvelles pathologies physiques et psychologiques ; cette polyvalence accrue a aussi comme conséquence la disparition d'échelons intermédiaires dans les métiers, ce qui forme un frein à la mobilité sociale : par exemple, les dactylos n'ont pas survécu à l'introduction générale du traitement de texte. [...]
[...] Introduction La société de services La société de l'information La société post-industrielle II. Leçon 1 : l'ère des ruptures Une révolution technologique Une révolution sociale Les nouveaux principes de l'organisation du travail Les contradictions du fordisme Mai 68 La révolution financière Conclusion III. Leçon 2 : la nouvelle économie-monde La première mondialisation Retour sur la DIT La nouvelle économie-monde La mondialisation des images de la mondialisation Les enjeux du monde à venir Conclusion IV. Leçon 3 : existe-t-il un modèle social européen ? [...]
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