Le projet de Spinoza lorsqu'il écrit le Traité Théologico-politique est d'aller contre le mauvais usage de la religion, mauvais usage qu'il constatait chez les détenteurs de l'autorité religieuse. Pour Spinoza, la religion permet une chose : le salut des Hommes. Et l'Ecriture Sainte n'a ainsi de sens qu'en tant qu'elle fait effet sur son lecteur, en tant qu'elle le pousse à exercer justice et charité ? cette première thèse de Spinoza est le premier objet de son Traité Théologico-politique. Puis Spinoza examine en quoi l'Etat peut utiliser la religion : pour qu'un Etat prospère, ou du moins subsiste, il y a nécessité d'une cohésion, d'une unité ; la religion entraîne les croyants à obéir aux deux préceptes que sont la justice et la charité ; ces deux préceptes assurent la cohésion et l'unité d'un Etat ; donc l'Etat peut se servir de la religion, sans en détourner le but, car, ce but atteint, l'Etat en tire profit ; Cette thèse occupe la fin du Traité Théologico-politique, et c'est de cette seconde partie qu'est extrait le texte étudié.
[...] Ou devoir ? La nécessité est à nuancer : il ne s'agit pas d'une nécessité unique, pure, comme l'est celle de l'existence de la substance du fait que son essence enveloppe son existence ; ce n'est pas une nécessité de fait. Ce que Spinoza implique par nécessairement c'est que pour atteindre le but qu'est la vie sûre il est nécessaire de suivre une certaine règle : il s'agit d'une nécessité relative, contingente, car si ce but n'était pas recherché il n'y aurait aucune nécessité de s'accorder. [...]
[...] Sur le suivi des lois de la raison. Le fait d'une promesse inclut l'idée d'un acte individuel que chacun fait personnellement et, il le semble, de son plein gré. Une promesse faite sous la contrainte n'est plus une promesse, elle tient plus à l'obéissance contrainte. Ce qui étonne c'est le terme commandement de la raison car justement un commandement implique une obéissance contrainte. Or Spinoza a déjà expliqué dans les premiers chapitres qu'un commandement semble tel pour qui ne sait pas quel but il permet d'atteindre. [...]
[...] Alors ce ne serait pas un effort que de ne plus suivre les appétits ! Si la raison a une autorité c'est socialement, par convention : qui ne suit pas la raison passe pour fou. Il y a bien une contrainte sociale qui fait suivre la raison, pour le vulgaire, ceux qui n'ont accès qu'au premier genre de connaissance. Le sage, lui, est en mesure de promettre. Spinoza recourt à une énumération de quatre commandements Or le second n'est qu'une précision du premier : il ne faut faire la sourde oreille à l'appétit qu'en tant que le suivre est dommageable à autrui. [...]
[...] Dans ce texte il y a la définition d'un but : la vie sûre ; la définition de ce qui permet d'atteindre ce but, définition qui s'appuie sur deux éléments principaux : l'opposition entre passion et raison, la primauté de la collectivité sur l'individu ; il y a argumentation sur ces définitions successives et progressives, même si elles entraînent plus en arrière ( vers les principes premiers) qu'en avant ( vers la fin), et s'axe sur ces deux éléments mis sous le rapport du but de la vie sûre. Le fait que Spinoza aille du but aux causes ne doit pas nous étonner : pour lui la connaissance est connaissance des causes. [...]
[...] Mais la raison est la possibilité de connaître les causes, donc de faire des idées inadéquates des idées adéquates. En quoi donc les affections empêchent-elles l'exercice de la raison ? Si c'est par simple supériorité de force alors il sera impossible que les lois de la raison gouvernent jamais les appétits. En effet, il n'est pas question de supériorité : d'ailleurs, une chose matérielle et son idée ne sont que deux aspects d'une même chose, premièrement sous l'attribut de la pensée, ce sont donc deux modes de la même chose sous deux attributs différents. [...]
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