Définition du tragique (un registre) et de la tragédie (un genre). On retrouve des allusions à Aristote, à la catharsis, aux auteurs tragiques de l'Antiquité. Idéal pour bien comprendre ces deux mots et les différencier.
[...] Quant aux caractères, ils ne doivent être ni parfaitement innocents (car leur malheur provoquerait seulement l'indignation des spectateurs), ni parfaitement criminels (car aucune pitié ne naîtrait chez les spectateurs). Reste par conséquent le cas intermédiaire, écrit Aristote ; c'est le cas d'un homme qui, sans être incomparablement vertueux et juste, se retrouve dans le malheur non à cause de ses vices ou de sa méchanceté, mais à cause de quelque erreur. Le héros tragique commet donc une erreur et tombe dans le malheur. [...]
[...] Mais qu'est-ce que l'effet tragique, si on cherche à le définir en dehors de tout contexte spécifique ? Autant il est facile de définir l'effet comique il fait rire autant il est difficile de définir l'effet tragique, qu'il faut distinguer de l'effet pathétique, qui consiste à faire pleurer. Quel est ce sentiment étrange que l'on ressent face à une tragédie, cette émotion si forte, qui est mêlée à la fois d'angoisse et d'admiration, cette tristesse majestueuse comme la définit Racine dans sa préface à Bérénice ? [...]
[...] Les classiques définissent aussi précisément la structure de l'action dans une tragédie : divisée en actes et en scènes, la tragédie s'ouvre sur une situation de crise, qui progresse jusqu'à un nœud, moment où les événements sont agencés de telle façon qu'ils ne peuvent qu'entraîner une chaîne d'actions qui mèneront la crise à sa résolution, le dénouement. II] Un registre : le tragique Il faut distinguer le genre qu'est la tragédie du registre tragique. Relèvent du registre tragique toutes les configurations qui créent ce que l'on appelle l'effet tragique. [...]
[...] Le premier à le réinterpréter est le poète Horace dans la Rome du Ier siècle après J.-C., qui y a ajouté deux éléments importants : le concept de decorum (dans la tragédie, on doit représenter les caractères et les actions de façon conforme à l'attente des spectateurs), et celui d'utile dulci (la tragédie doit instruire et plaire). En France, au XVIIe siècle, les théoriciens classiques sont héritiers de cette lecture horatienne de la Poétique et de toutes celles faites par les Italiens avant eux. Pour eux, la tragédie met en scène des rois, et elle a pour but d'édifier les spectateurs. [...]
[...] Voilà donc l'essentiel de ce qu'Aristote dit sur la tragédie : il s'agit d'une pièce de théâtre, qui met en scène des personnages nobles, qui se rendent coupables d'hubris et passent du bonheur au malheur ou inversement, de l'ignorance à la connaissance, et sont victimes d'événements déplorables. Tout cela a pour effet de faire ressentir crainte et pitié aux spectateurs. 2)L'évolution historique du genre Or ce genre théâtral n'existe pas à toutes les époques et dans tous les pays. On peut distinguer trois grandes périodes pendant lesquelles on compose des tragédies : le Ve siècle avant J.-C. [...]
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