La tragédie est un genre théâtral mettant en scène des héros mythiques dans un décor antique et ayant pour objectif de mettre le personnage face à ses passions, son destin. Nous pouvons distinguer différents types de tragédie selon les époques auxquelles ils appartiennent : la tragédie antique, la tragédie classique du XVIIème siècle et la tragédie moderne, qui fonctionnent sur un dénouement malheureux et tragique. Néanmoins, la laïcisation du genre, dans un XXème siècle dégagé de toute préoccupation religieuse, apporte une nouvelle dimension à la notion de destin. Ainsi, nous pouvons nous demander par quelles structures et motifs les auteurs de tragédie moderne substituent les forces divines influençant les personnages dans leur quête ? Afin d'appuyer ce raisonnement, nous utiliserons des oeuvres de tragédie moderne telles que Les Mouches de Sartre (1943) dont le personnage central est Oreste, Antigone d'Anouilh (1944) et Electre de Giraudoux qui reprennent les mythes antiques. Nous verrons donc, dans un premier temps, les caractéristiques de la tragédie moderne puis nous étudierons la société en tant qu'instrument du destin (...)
[...] De plus, Egisthe a usurpé la place d'Agamemnon et entretenu une relation avec Clytemnestre, d'où leur acte assassin. Ainsi, ce sont les liens sociaux, l'avidité du pouvoir et la passion qui ont déterminé ce dénouement tragique. D'autre part, nous pouvons également constater que le personnage d'Agathe, bien qu'extérieur au cadre familial a éprouvé le même sentiment de haine à l'égard du président : elle représente Clytemnestre et apparaît comme l'élément déclencheur de l'aveu de cette dernière à sa fille, Electre. Ce contrepoids bourgeois affecte la pièce en la faisant tomber dans une vulgarité inconnue des tragédies grecques. [...]
[...] Les Euménides, quant à elles, sont symbole du destin en marche, des décisions sans appel d'Electre leur croissance nous montre d'ailleurs cet aspect. Sartre, dans Les Mouches, intègre Jupiter. Ce dernier explique, dès la scène d'exposition, la peur des habitants, la présence du sang et des mouches, par l'assassinat d'Agamemnon quinze ans plus tôt. Tous ces personnages, malgré leur nature divine ont donc un rôle davantage informatif que destructeur de l'avenir d'Electre ou d'Oreste. En dehors du contexte divin, d'autres personnages tels que le jardinier grâce à son lamento, font le point sur la situation tragique. [...]
[...] De plus, nous pouvons constater que les auteurs de tragédie moderne font également référence aux forces divines. A titre d'exemple, les mouches de Sartre représentent le symbole du remords que les dieux envoient aux habitants. Dans une autre pièce précédemment citée, la présence de Jupiter est à souligner car elle montre la soumission des autres personnages. Jupiter dit à Oreste : Tu as joué au meurtre ce qui montre l'aspect distrayant de l'acte. D'autre part, nous pouvons dire que la tragédie antique repose sur une conception spécifique, s'articulant en cinq actes, souvent écrite en vers. [...]
[...] Ainsi, nous pouvons nous demander par quelles structures et motifs les auteurs de tragédie moderne substituent les forces divines influençant les personnages dans leur quête ? Afin d'appuyer ce raisonnement, nous utiliserons des œuvres de tragédie moderne telles que Les Mouches de Sartre (1943) dont le personnage central est Oreste, Antigone d'Anouilh (1944) et Electre de Giraudoux qui reprennent les mythes antiques. Nous verrons donc, dans un premier temps, les caractéristiques de la tragédie moderne puis nous étudierons la société en tant qu'instrument du destin. [...]
[...] Pourtant, d'autres faits comme les anachronismes montrent la réactualisation du mythe, participent à la désacralisation de certains personnages et ôtent aux dieux la possibilité de broyer le destin des personnages. En conclusion, nous pouvons dire que les forces divines n'ont plus de réel impact sur le destin tragique du personnage car ce dernier, par sa volonté, son désir de vengeance et les liens familiaux, sociaux qu'il entretient avec les autres protagonistes prouvent que la société est l'instrument du destin. De plus, malgré le dénouement tragique connu dès le début de l'œuvre, les dieux ne participent plus , comme dans la tragédie antique, à la destruction du personnage. [...]
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