Le théâtre, qu'il soit lu ou représenté, présente une spécificité : il peut être argumentatif ou polémique entre autres. Peut-on cependant considérer le théâtre comme un bon support pour défendre des idées, voire exposer une critique de la société ? Le théâtre est une forme vivante de littérature, qui se prête à défendre des idées, de par ses dialogues qui peuvent adopter une forme argumentative, et par sa double-énonciation. Il permet ainsi une opposition à certaines idées de façon plus ou moins détournée, et est accessible à tous (...)
[...] Cette forme est très vivante, et l'auteur peut employer à travers les paroles des personnages un registre polémique et défendre ses thèses. Ce procédé est accentué par la double énonciation constamment présente au théâtre : le personnage (ou acteur) s'adresse non seulement aux autres personnages présents sur scène - faisant avancer l'intrigue - mais aussi aux spectateurs. La double-énonciation permet aussi à l'auteur de s'impliquer d'avantage dans ses propos : une opposition plus ou moins importante à la société lui est permise. [...]
[...] L'auteur se trouve alors confronté à de réelles difficultés pour défendre ses idées. Conclusion Le théâtre peut se présenter comme un porte-parole de l'auteur, et répandre ainsi ses idées, critiques de la société, de ses défauts à travers ce genre qui offre des facilités car il offre une possibilité de "faire parler le personnage", et dispose d'un public plus large. Malgré tout, l'auteur s'oppose à quelques difficultés, tel que la censure, les malentendus, et au caractère divertissant de la pièce de théâtre. [...]
[...] Les idées de l'auteur peuvent ainsi être mieux répandues. L'observation des pièces de Molière confirme cet aspect. Molière - grand dramaturge et comédien - a créé un grand nombre de "comédies-critiques" et "comédies de moeurs et de caractères" où il montre les défauts de la société. Jean-Claude Idée, metteur en scène ayant adapté plus de huit pièces de Molière, déclare dans une interview à propos de L'Avare "Le public se reconnaît. La dimension donnée est supérieure à la critique d'un défaut plat [ . [...]
[...] Un siècle plus tard, en 1784, la censure est toujours présente en France. Le Mariage de Figaro, de Beaumarchais est interdit à la représentation. Le texte remet en cause l'ordre social, puisqu'il dénonce la condition injuste des femmes et attaque même la justice ! Non seulement l'auteur doit craindre de n'être pas assez explicite, et qu'ainsi les spectateurs ne perçoivent pas le message, d'être au contraire trop explicite, prenant le risque d'être censuré, mais il doit aussi se "méfier" du lecteur qui peut ne pas comprendre le point de vue de l'auteur. [...]
[...] D'autre part, le théâtre n'est pas un support idéal pour exposer des idées : le spectateur peut ne pas les prendre au sérieux voire pire, ne pas les comprendre ; les pièces peuvent être censurés. Les pièces de Molière, comiques, sont sensibles vis-à-vis du lecteur. Les rires fusent durant la représentation, les pièces aux intrigues "faciles" sont très compréhensibles. Mais qu'en est-il des idées transmises ? Celles- ci peuvent ne pas être prises au sérieux, et l'histoire peut supplanter la critique. L'Avare est ainsi une pièce ambiguë pour la transmission des idées. Retiendra-t-on plus le ridicule du personnage d'Haragon, ou la morale transmise par l'histoire sur l'avarice ? . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture