Au XVIIe siècle, le théâtre était considéré comme le divertissement majeur. En France notamment, la soif théâtrale du roi Louis XIV a impliqué de nombreuses pièces et ce dans tous les genres. En effet, bien que celui-ci soit réputé comme friand des oeuvres de Molière (entre autre de ses comédies ballets), cela n'exclut pas la création de tragédies classiques, considérées aujourd'hui encore, comme le genre le plus noble. Pourtant, de nos jours certains observent que celui-ci est de plus en plus difficile à représenter (...)
[...] Aujourd'hui il serait très difficile de retrouver des choses relatant d'un temps passé. Ainsi, il parait évident que les tragédies classiques du XVIIe, ne peuvent résonner pour nous, comme pour le public d'il y a 300 ans. Parallèlement à cette évolution, on peut également dire que les metteurs en scène, jouent aujourd'hui, un rôle majeur dans l'image que nous donne une représentation, dans la mesure où la seule vision qu'ils ont eu de la lecture du texte engendre une certaine forme de mise en scène. [...]
[...] Ainsi, les paroles de Louis Jouvet se joignent à celle de Roland Barthes. Selon celui-ci, le temps a donné lieux à une prolifération de l'alexandrin. Dans les années 1950, on commence ainsi à parler d'une crise de l'alexandrin : la diction des acteurs se serait alors considérablement dégradée. Les causes de cette affirmation semblent être pour certains, liées à l'évolution des moyens d'apprentissage du texte par l'acteur. Il y a trois siècles, la lecture orale était primordiale, aujourd'hui elle a laissé place à une lecture silencieuse, donnant lieu au non-respect de la ponctuation, à un ton de voix moins travaillé, des rimes qui ne sont pas toujours respectées . [...]
[...] D'un second point de vue et néanmoins le plus justifié, les nouvelles mises en scène de ces tragédies peuvent aussi être synonymes de seconde jeunesse apportée à la pièce. Les mentalités ayant changés au cours des années, on peut ainsi comprendre que les œuvres du XVIIe siècle, ne soient pas autant appréciées de nos jours. Le fait que ces œuvres soient placées dans notre contexte historique peut alors bien être perçu comme une chance pour celles-ci. Ainsi la citation de Roland Barthes, se joint à celle de beaucoup d'autres se questionnant eux aussi quant à l'avenir du théâtre classique. [...]
[...] La citation de Roland Barthes peut ainsi être contredite : il parle d'un théâtre au trois quart mort Or, la mise en scène d'une pièce est primordiale pour souligner le genre théâtral. Prenons pour exemple, l' illusion comique de Corneille. Dans la mise en scène de Galin Staev, c'est un caractère moderne que revêt cette pièce. D'autre part, certains metteurs en scène dénaturent totalement les œuvres tragiques du XVIIe afin de les adapter à la jeune génération ajustant alors dialogues et costumes. Tenter de séduire, de faire apprécier le théâtre d'antan à la jeunesse du XXIe siècle. Cette jeunesse qui est à l'opposé totale de la mort qu'évoque Roland Barthes. [...]
[...] Cela implique alors, de grandes modifications et peut rendre une représentation d'une même œuvre tout à fait différente. Dans la mise en scène d'Andromaque de Declan Donnellan par exemple, ce dernier a choisi de faire intervenir sur scène Astyanax. Personnage, qui, dans la pièce de Racine n'apparait aucunement. Ainsi, lorsque chacun des metteurs en scène interprète la pièce selon la seule image qu'il en la tragédie classique s'éloigne de plus en plus de sa valeur initiale. Mais cette évolution du temps traduite par un changement de représentation de la tragédie classique du XVIIe siècle, n'a pas eu seulement un impact néfaste sur celle-ci. [...]
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