Dissertation de littérature sur le rôle joué par les tirades et les monologues. Au théâtre, tirades et monologues représentent un moment où un personnage s'exprime longuement sur scène, sans interruption. Certains critiquent l'emploi des tirades et des monologues qui ont la réputation de ralentir le rythme des pièces et d'en freiner la théâtralité. N'ont-ils pas malgré tout des fonctions intéressantes ?
[...] Au théâtre, tirades ou monologues laissent s'exprimer longuement un seul personnage. Pensez-vous que les dramaturges aient intérêt à les éviter, au profit des dialogues, comportant des répliques plus brèves ? Au théâtre, tirades et monologues représentent un moment où un personnages s'exprime longuement sur scène, sans interruption. Cependant, il convient de les distinguer. La tirade s'adresse à d'autres personnages présents aux côtés du locuteur. Lors d'un monologue, le locuteur est seul sur scène, il ne s'adresse qu'à lui-même ou aux spectateurs. [...]
[...] Le monologue a une fonction lyrique : il permet à un personnage d'exprimer sa douleur, sa joie, tous les élans du cœur Enfin, les monologues ou les tirades représentent pour les comédiens de véritables morceaux de bravoure où ils peuvent faire valoir toute l'étendue de leur jeu. Ainsi, les plus grands acteurs cherchent à conquérir leurs lettres de noblesse à travers l'interprétation de Cyrano et de ses fameuses tirades : Francis Huster, Gérard Depardieu, Jacques Weber, Jean- Paul Belmondo, sont quelques-unes des célébrités qui ont voulu affronter le rôle, sur les traces de l'illustre Coquelin, qui l'avait crée et avait durablement marqué le personnage. De même, le rôle d'Harpagon a attiré beaucoup de grands acteurs. [...]
[...] Son monologue est donc agrémenté d'un jeu de scène comique, puisque régulièrement, les personnages cachés se montrent aux spectateurs Enfin, les monologues et les tirades sont sans doute les moments d'une pièce où l'on peut juger le mieux du talent des metteurs en scène, et surtout des acteurs. De ceux-ci vont dépendre l'intensité et le dynamisme des tirades et des monologues. Michel Bouquet dans Le roi se meurt de Ionesco incarne le roi Béranger avec un tel talent que la pièce semble créée pour lui. [...]
[...] En effet, les tirades et les monologues sont souvent des moments forts. Leur forme, leur contenu, leur interprétation les rendent souvent remarquables. Tirade du nez dans Cyrano de Bergerac, monologue d'Harpagon dans l'Avare, tirade du Cid, monologue de Hamlet comptent parmi les passages les plus connus de la littérature. Ce sont souvent des morceaux d'anthologie, leur écriture fait l'objet d'un soin littéraire particulier. En effet, l'auteur s'y livre fréquemment à des exercices de style. Dans la tirade de l'orfèvre, dans Lorenzaccio d'Alfred de Musset, Musset joue avec les images dans l'acte I scène 2 : il développe d'abord une métaphore filée architecturale très cohérente, puis il entrechoque des images péjoratives et décousues qui montrent la décadence de Florence. [...]
[...] Le théâtre au XVIIe siècle était souvent déclamé sur scène avec emphase et les acteurs prenaient des poses statiques pour dire leur texte. On en voit un exemple au début du film Cyrano de Bergerac de J.-P. Rappeneau, à travers l'exemple de l'acteur Montfleury. Depuis, les normes des représentations ont évolué vers plus de naturel, mais les textes de tragédies du XVII e siècle ont été écrits dans la perspective de ces jeux d'acteurs très figés. Quand on pense que certains monologues comportaient plus d'une centaine de vers ! Tyr et Sidon de Schelandre en 1608 comportait un monologue de 180 vers. [...]
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