Depuis l'Antiquité, les hommes ont, selon les époques, réinventé le théâtre sous des formes différentes (farce, tragicomédie...), mais c'est un genre qui semble toujours plaire autant. Cet engouement est peut-être dû au fait qu'il y a toujours une part de réalité dans chaque pièce de théâtre...
Mais le but du théâtre est-il de copier ? Son intérêt tient-il vraiment en une reproduction fidèle de la vie ? (...)
[...] Les auteurs qui choisissent d'écrire une pièce de théâtre proche de la réalité semblent donc le faire pour des raisons de commodité, c'est-à- dire pour que le spectateur puisse croire à la pièce, qu'il s'identifie aux personnages, et puisse facilement tirer une conclusion de leur vécu. Cependant, certains auteurs et spectateurs préfèrent ne pas trouver, au théâtre, une reproduction fidèle de la vie. Ce point de vue peut s'expliquer par différentes raisons. En premier lieu, certains peuvent penser qu'il n'y a que peu d'intérêt à aller voir jouer sur scène ce que l'on rencontre dans la vie de tous les jours. [...]
[...] Ce court moment d'évasion leur avait permis de reprendre un peu espoir C'était magnifique parce que, pendant deux heures, sans que les cheminées aient cessé de fumer leur fumée de chair humaine, pendant deux heures, nous y avons cru. En outre, et comme tout genre littéraire, le théâtre permet une ouverture d'esprit en faisant connaître au spectateur d'autres cultures. C'est la cas dans la tragédie Macbeth de Shakespeare, où le spectateur est transporté quelques siècles en arrière, en Ecosse. La pièce met en scène un héros qui doit faire face à son destin, lequel lui a été prédit par trois sorcières, et contient donc des éléments surnaturels. [...]
[...] Le spectateur est donc immergé dans un univers totalement différent de celui dans lequel il vit. Pour finir, il semblerait que certains auteurs soient opposés à la reproduction fidèle de la vie réelle au théâtre puisqu'ils transposent des situations à travers leur langue, une langue plus travaillée et plus poétique que celle employée au quotidien. Par exemple, Diderot souligne dans Le paradoxe sur le comédien que le langage d'Homère ou de Racine ne peut pas être employé par tout le monde ce langage pompeux ne peut être employé que par des êtres inconnus, et parlé par des bouches poétiques avec un ton poétique même si, à cette époque, il était presque conventionnel d'écrire une pièce de théâtre en vers. [...]
[...] Cette banalité peut désintéresser des spectateurs qui recherchent autre chose en allant au théâtre, pour qui ces propos quotidiens sont dénués d'intérêt. Deuxièmement, certaines personnes veulent trouver au théâtre un moyen d'évasion, de dépaysement temporel ou local. Ce dépaysement peut bien sûr se traduire par l'époque de l'action, son lieu, mais aussi sur scène par des décors ou des costumes spéciaux. De plus, le théâtre doit faire oublier au spectateur ses soucis, le faire sortir de son quotidien, notamment avec le théâtre de l'absurde, comme par exemple Ubu Roi de Jarry. [...]
[...] L'identification aux personnages représente donc un point important du succès d'une pièce de théâtre. Il est vrai que le spectateur se sent plus concerné, plus réceptif, s'il est immergé dans un contexte qui lui semble réel, avec des personnages crédibles. Il sera sûrement plus perméable au message que souhaite faire passer l'auteur. Ainsi les classes sociales qui allaient au théâtre pouvaient facilement se reconnaître dans les comédies de Molière, puisqu'elles mettaient souvent en scène des bourgeois dans leurs maisons, comme par exemple dans l'Avare, ou encore dans les Fourberies de Scapin. [...]
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