La pièce de Racine se situe après la guerre de Troie, où les Grecs sont sortis vainqueurs. Pyrrhus, fils d'Achille, est promis en mariage à Hermione et détient Andromaque comme captive (veuve de Hector, Héros troyen). Astyanax, le fils de cette dernière est également captif de Pyrrhus. Oreste, amoureux d'Hermione est chargé par les Grecs de demander la mort d'Astyanax, perçu comme un vengeur potentiel de son père (...)
[...] Il rentre alors en scène dans le triangle amoureux et prend alors également une place politique. De l'ultimatum grec envers Pyrrhus naît le tragique d'Andromaque. C'est à parti de lui que toute l'action se met en place. L'argument politique est alors une sorte d'argument pour la mise en place du tragique. Cela est très caractéristique du théâtre Racinien, comme on pourra le constater dans Bérénice. L'aspect politique sert alors de toile de fond à l'action sentimentale. Il devient alors un prétexte, utilisé pour se justifier avec mauvaise foi. [...]
[...] Dans cette pièce le politique est une partie intégrante de l'œuvre mais n'en ai pas l'aspect prédominant. Les enjeux politiques permettent à la tragédie de se mettre en place, en donnant un prétexte aux déchaînements des passions. Ils renforcent le tragique et mettent en valeur la conduite aberrante pour la vraisemblance antique des personnages. Le politique renforce également la passion des personnages car il existe une conséquence à leur acte : leurs décisions ne concernent pas uniquement le cercle privé mais également les relations internationales. [...]
[...] Les oppositions politiques sont similaires aux oppositions sur le plan sentimental. On remarque que dès la scène 2 de l'acte Oreste et Pyrrhus s'opposent sur le plan politique. Ils adoptent tous deux des positions extrêmement arrêtées. Oreste demande la vie d'Astyanax comme un besoin absolu et Pyrrhus s'y oppose absolument. On se trouve donc dans une impasse. Mais grâce à l'ironie utilisée par Pyrrhus à la fin de la scène, montrant qu'il connaît les sentiments d'Oreste à l'égard d'Hermione, on peut également lire cette scène comme l'opposition des deux hommes sur le plan sentimental. [...]
[...] En effet, l'arrivé d'Oreste met Pyrrhus en face de ces problèmes, il faut qu'il choisisse entre épouser Hermione et suivre la raison ou épouser Andromaque en suivant son cœur. La dimension politique renforce la passion des personnages. Elle lui donne une couleur différente et l'enrichie, rendant l'amour absolu des personnages plus fort. En effet, il ne faut pas oublier l'enjeu que ce cache derrière le mariage avec Pyrrhus. La femme qu'il épousera sera reine d'Epire, comme il le rappel à Andromaque (Acte III, scène comme argument supplémentaire pour la convaincre de l'épouser. De plus, le choix de l'épouse conditionnera l'avenir politique de Pyrrhus. [...]
[...] En étant orgueilleux avec Pyrrhus dans la scène 2 de l'acte Oreste choisi immédiatement de faire échouer sa mission politique, en essayant de réussir sur le plan sentimental. Les décisions politiques sont les décisions rationnelles, que tous rois devraient prendre. Mais comme tous les personnages sont pris sous l'emprise de la passion, les décisions deviennent vite irrationnelles, et égoïstes. L'histoire politique fait ressortir les conduites des personnages, les dramatisant. Ils n'ont en effet peu d'égard sur les conséquences de leurs actes. [...]
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