Il est clair que Labiche et Marivaux tentent de rendre l'action sur scène la plus réaliste possible. Il faut alors noter que dans ces deux textes, on remarque une mise en abyme. En effet, l'auteur représente une pièce de théâtre dans une pièce de théâtre. Ainsi, on peut voir tout le travail du metteur en scène, où l'on remarque cette nécessité et volonté de représenter le réel : Arnal ligne 22 : « (Au souffleur) Baissez un peu la rampe... « Ces sombres forêts !... » Il faut baisser la rampe... » Et Merlin ligne 16 : « A merveille ! Blaise, je te demande ce ton de nigaud-là dans la pièce » (...)
[...] Au début de la scène, on remarque un quiproquo entre les personnages car Aline jouant une reine s'exprime familièrement voire même grossièrement : Je crève de soif [ ] Le temps de boire une chope et je reviens Ravel qui doit donner son opinion semble confus car il utilise des phrases courtes avec plusieurs pauses : Mais dame ! . certainement c'est joli comme style mais je trouve la scène un peu écourtée et puis je crève de soif est bien réaliste. Les didascalies nous informe qu'Arnal aussi ne comprend plus rien et est épuisé : Arnal, accablé : C'est incroyable ! . Qu'est-ce tu dis de ça ? [ ] Mais ce n'est pas de la pièce ! . [...]
[...] En effet, le spectateur Ravel n'a pas compris pourquoi la reine a les jambes bleues, et pour le comble, l'actrice elle-même ne comprend pas : Oui, pourquoi ? Tout au long de la scène, Arnal ne s'est soucié que des détails d'expressions et de lumières au détriment du texte lui-même qui rend la pièce incompréhensible. Il répond d'ailleurs à Aline : est-ce que le public s'inquiétera de ça ? Pourvu qu'on le touche, qu'on l'intéresse, qu'on l'instruise doutant de l'importance de l'histoire elle-même. [...]
[...] L'enjeu de cette scène est de critiquer la focalisation des metteurs en scène sur les détails ainsi que l'attitude de certains acteurs. Cette scène a pour intérêt de montrer aux spectateurs une répétition théâtrale de façon réaliste. Ils auront rarement l'occasion d'y assister et de voir ainsi se dévoiler devant eux tout le travail de préparation qu'exige une mise en scène. Face à celle-ci, le spectateur peut être surpris et douter d'être dans la bonne salle ou penser être arrivé trop tôt car même un acteur, Ravel, joue le rôle de spectateur, accentuant la confusion du vrai spectateur Cette scène se révèle donc être très significative, elle montre le point de vue de Labiche sur les acteurs et metteurs en scène et a une visée informative à travers une mise en abyme et la satire. [...]
[...] Ce corpus nous montre donc clairement trois situations différentes où l'illusion théâtrale est évoquée différemment avec plus ou moins d'importance et à chaque fois un point de vue différent. Sujet B : Commentaire : Eugène Labiche écrit en 1857 la pièce de La dame aux jambes d'azur, qui raconte l'histoire d'Arnal, acteur et auteur, qui tente de mettre en scène une de ses créations. Quels sont les enjeux et l'importance de la scène 5 ? La scène 5 représente une répétition théâtrale de la pièce écrite par Arnal. [...]
[...] Ensuite, Aline rentre véritablement dans la peau de son personnage et s'exprime alors avec un langage soutenu : J'ai fui le domicile de mon noble époux, le duc de Ferrare ! . Elle n'est toutefois pas très enthousiaste comme nous indiquent les didascalies : Aline dit son texte trop vite et tricote tout en jouant. Arnal, lui, l'interrompt régulièrement pour la conseiller sur sa façon de jouer et de s'exprimer : Voilà tes trois temps ! . tu bredouillais maintenant tu joues la comédie ça n'est pas plus difficile que ça continue [ ] Promène-toi ! Que j'erre ! . [...]
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