La communication au théâtre est rendue complexe parce que l'auteur (locuteur) choisit de parler au spectateur (destinataire) par l'entremise d'acteurs. Cette situation, au moment où la pièce se déroule, conduit chacun à passer un accord tacite (une convention) indispensable.
- Tout d'abord, l'auteur (ne pouvant recourir à un narrateur) utilise des artifices de langage que chacun accepte comme s'ils allaient de soi. Ce sont d'abord les monologues sans lesquels on ne saurait rien des pensées du personnage. Autre artifice du même ordre : l'aparté qui oblige à croire que le personnage présent physiquement sur la scène n'a pas entendu (...)
[...] Les machinistes feront les quelques aménagements nécessaires sous les yeux mêmes du public pendant que l'action suit son cours. Au besoin, rien n'empêchera les artistes de donner un coup de main. Les acteurs de chaque scène apparaîtront avant que ceux de la scène précédente aient fini de parler et se livreront aussitôt entre eux à un petit travail préparatoire. Les indications de scène, quand on y pensera et que cela ne gênera pas le mouvement, seront ou bien affichées ou lues par le régisseur ou les acteurs eux-mêmes qui tireront de leur poche ou se passeront de l'un à l'autre les papiers nécessaires. [...]
[...] Après avoir précisé quelles sont les conventions essentielles que le théâtre impose, vous chercherez les raisons pour lesquelles, selon vous, le spectateur se soumet volontiers à ces conventions et accepte sur scène les fantaisies les plus débridées qu'il refuserait dans la vie réelle. En quoi le théâtre est-il conventionnel ? Historiquement, le théâtre a toujours connu des conventions - Dès la Grèce antique, le théâtre apparaît comme un genre fortement codé. Ex : les acteurs masqués portant des cothurnes + le plan des théâtres avec des espaces réservés pour le chœur, les acteurs, l'arrivée des dieux, etc. [...]
[...] Les auteurs sont contraints de ne garder que qq elts jugés essentiels (car tout doit de dérouler en un jour) 4 Au cours du XVIIe siècle sont également apparus des éléments qui, progressivement, sont passés du statut de convention à celui de symbole : le rideau, les trois coups Ces derniers sont frappés avant le lever du rideau par un préposé, à l'aide du brigadier (bâton de 1 mètre de haut, souvent garni de velours et de clous dorés). Cette coutume permet essentiellement aujourd'hui d'établir le silence dans la salle et annonce au public l'imminence de la représentation. Mais la vocation de cet usage était tout autre sous l'ancien régime. Chaque coup possédait sa signification propre. Le premier coup était frappé en l'honneur du Roi, le deuxième en l'honneur de la Reine, et enfin le troisième honorait le public. Ils étaient précédés de ou 13 coups rapides suivant le type de pièce. [...]
[...] Le plaisir du théâtre passe par celui du langage12. P. Larthomas écrit dans Le langage dramatique p.175 un bon langage dramatique peut être très proche ou du langage parlé ou du langage écrit, il ne se confond jamais avec eux L'émotion esthétique liée au langage est donc tout à fait spécifique au théâtre. Ici encore, chaque époque construit ses canons (ses conventions) esthétiques en matière de langage dramatique. Ex : On connaît l'exemple le plus extrême qui est celui de la pièce en alexandrins. [...]
[...] On voit (et revoit) la pièce parce que le personnage d'Harpagon fascine, amuse et donne à réfléchir sur un travers humain C'est une pratique sociale : un lieu où l'on se fait voir (dans sa loge), où l'on se rencontre, où les messieurs se dissipent en compagnie d'actrices ou de danseuses à la cuisse légère (Cf. avoir une danseuse). Le théâtre, l'opéra sont des lieux qui révèlent le triomphe de la bourgeoisie Le théâtre n'a pas échappée à l'évolution intellectuelle de la 2ème moitié du XIXe. Il subit lui aussi l'influence de la pensée positiviste. Cela passe d'abord par le roman (cf. Zola, Le roman expérimental) avant d'arriver sur les planches. [...]
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