Le théâtre reste à ce jour un des arts littéraires les plus anciens, né durant l'Antiquité grecque avec les célébrations divines de Dionysos, dieu du plaisir terrestre. Il a peu à peu adopté, avec des auteurs et philosophes tels qu'Aristote, Eschyle, ou bien encore Sophocle, et les principaux genres que sont la tragédie et la comédie, une importante place au sein de la société, de par le plaisir qu'elle suscite, et la vertu morale et purgatoire qu'elle engendre (...)
[...] Ainsi, bien que le texte soit souvent riche en éléments forts, pouvant donc inspirer terreur, horreur, effroi chez le lecteur, la représentation reste néanmoins primordiale en ce domaine. En effet, la subtilité de la mise en scène permet au spectateur d'avoir l'image même de la peur en face de lui : il assiste donc directement aux effroyables dégâts et effets produits par les ravageuses passions sur les personnages. La parole, comme nous le montre ici les notes de Francisque Sarcey, dans son ouvrage Quarante ans de théâtre, la tragédie, exerce un important impact sur le spectateur, hypnotisé, obnubilé par les mots qu'il entend, prononcé avec des inflexions de voix différentes, un ton changeant, marqué, empreint de certaines impressions ou sentiments, Elle a fait cette longue confession en une seule note, d'une voix blanche et sèche ( ) qui est ici d'un effet terrible De même, les expressions et attitudes corporelles sont très significatives, et touchent le spectateur dans le plus profond de son âme, par la puissance et la justesse des sentiments exprimés par les acteurs, qui, plus leur talent est grand, parviennent à faire représenter et traduire de nombreuses expressions Elle n'a plus de force, et ses larmes coulent toutes seules, sans grimaces Les effets visuels sont donc primordiaux puisqu'ils vont donc permettre aux spectateurs d'éprouver un important ressenti émotionnel, mais également physique, dans le cas où les passions exprimées par les acteurs sont tellement puissantes, qu'ils vont jusqu'à provoquer des peurs imprégnant le corps entier du spectateur, alors soumis à divers tremblements, secousses, émotions qu'ils tentent de dégager. [...]
[...] Ils assistent à une représentation théâtrale, mais n'en font pas réellement partie intégrante, dans la plupart des œuvres dramatiques. Le théâtre ne reste donc qu'une représentation du réel ; l'étymologie du terme comédien est d'ailleurs l'hypocrite l'acteur jouant un jeu, jouant la comédie ce qui constitue donc un véritable élément de distanciation, pour le lecteur ou le spectateur qui en prend conscience. A l'époque antique, les acteurs revêtaient d'ailleurs souvent des masques, pour mimer, en quelque sorte la réalité. Ainsi, les actes des héros, notamment dans la comédie, doivent comporter une part d'exagération, une sorte de mime, pour faire donc référence au principe élémentaire du théâtre antique pour que la catharsis puisse opérer. [...]
[...] Il a peu à peu adopté, avec des auteurs et philosophes tels qu'Aristote, Eschyle, ou bien encore Sophocle, et les principaux genres que sont la tragédie et la comédie, une importante place au sein de la société, de par le plaisir qu'elle suscite, et la vertu morale et purgatoire qu'elle engendre. En effet, dès Aristote et sa Poétique, la principale visée de la tragédie va être la catharsis, c'est-à-dire une purgation des passions, par le biais d'une compassion puis d'une terreur éprouvée pour les personnages. Néanmoins, avec l'évolution des œuvres dramatiques, cette notion de catharsis va pouvoir progressivement s'étendre, et surtout évoluer, notamment à partir du XVIIème. [...]
[...] L'on peut donc penser que le spectateur va être livré à toutes sortes d'émotions, qu'il va pouvoir libérer, expulser, pour finalement éprouver un véritable soulagement physique, à prime abord, et peut-être même du plaisir. Le terme «émotions employé par Aristote, peut d'ailleurs confirmer cette hypothèse, puisque ici, l'on peut penser qu'il désigne un mouvement affectif, engendrant des troubles visibles, ou des mouvements corporels divers. L'on constate donc que chaque mot de cette citation renvoie à chacun d'entre eux : ils sont étroitement liés ; la pitié et la terreur étant en quelque sorte les outils, indispensable à la réalisation de la catharsis. [...]
[...] Ainsi, comme le fait remarquer Jean-Louis Barrault, dans sa Mise en Scène de Phèdre de Racine, en 1946, les acteurs peuvent faire éprouver de la compassion aux spectateurs il s'élève d'abord triste et mélodieux (le dernier chant de Phèdre). De même, le caractère noble, admirable, ou bien encore touchant, émouvant, de certains personnages est aussi déterminant, pour que le spectateur, impressionné et respectueux devant tant de qualités morales et de force mentale, puisse admirer les héros, et s'identifier, s'attacher à eux. [...]
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