Le théâtre pourrait être appréhendé comme l'art du conflit. Le genre dramatique, comme l'indique son étymologie (du grec drama), repose sur une action, et le terme de protagoniste, qui désigne à l'origine le premier acteur d'une pièce et à présent le personnage principal d'une pièce, contient le radical grec agon, c'est-à-dire le combat.
Le texte théâtral est essentiellement un dialogue, et celui-ci s'apparente souvent à un débat, souvent polémique (...)
[...] o des conflits amoureux et sentimentaux (chez Marivaux). o des conflits sociaux, hiérarchiques et politiques (conflit entre les hommes et les femmes dans La Colonie de Marivaux, conflit entre maîtres et esclaves dans L'Île des esclaves, où les esclaves veulent régler des comptes avec leurs maîtres après avoir échangé leurs rôles. Cf. aussi Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, où un aristocrate veut rétablir le droit de cuissage à son profit et où son serviteur remet en cause les privilèges de la noblesse. [...]
[...] Une agitation qui peut paraître sans raison notamment dans le Théâtre dit de l'Absurde La gratuité relative voire l'absurdité de ces conflits peut paraître en effet pertinente dans le Nouveau Théâtre, qualifié souvent de Théâtre de l'Absurde. On y voit souvent les corps empêtrés se heurter, rebondir les uns sur les autres à l'intérieur d'espaces clos. De la sorte dans Fin de partie, on voit Clov pousser violemment Hamm, immobilisé sur une chaise roulante. De même, dans La Leçon, Ionesco imagine une leçon où le professeur et l'élève ne communiquent guère que sur le mode agressif. L'absurdité de ces conflits tient aussi à l'absence apparente de progression et de finalité dans ces antagonismes. [...]
[...] De plus, de même que le match sportif a ses règles (tous les coups ne sont pas permis), de même le conflit théâtral est réglé et prend place dans un cadre particulier : cf. les règles des unités et de la bienséance du théâtre classique. Enfin, les titres de certaines pièces peuvent même directement faire penser à un match sportif : cf. Fin de partie de Beckett B. La représentation théâtrale comme un match sportif Dans les deux cas, un spectacle payant dans un lieu particulier (spectaculaire) et avec une durée propre. Les acteurs et les sportifs tiennent des rôles (cf. [...]
[...] Dans son désir d'un juste milieu, il rapproche le théâtre purement divertissant et le théâtre purement didactique et les tient dans le même mépris pour leur côté prévisible et stéréotypé : je pense que des écrivains comme Sartre (auteur de mélodrames politiques), Osborne, Miller, etc., sont les nouveaux auteurs du boulevard représentant un conformisme de gauche qui est tout aussi pitoyable que celui de droite. Ces écrivains n'offrent rien que l'on ne connaisse déjà, par les ouvrages et les discours politiques. [...]
[...] L'Intervention de Victor Hugo, où un ouvrier en appelle à la révolution. Cf. Les Justes de Camus.). o des conflits familiaux et générationnels (dans les comédies de Molière notamment : par exemple, dans l'Avare comme dans Tartuffe, un bourgeois veut marier sa fille à un prétendant qu'elle n'aime pas). o des conflits entre les hommes et les dieux, avec des protagonistes victimes des dieux : dans le théâtre antique et dans le théâtre classique surtout, la tragédie met en scène des héros persécutés par les dieux, qui expriment leur révolte contre le destin : Antigone se heurte à Créon, dont elle refuse les lois, Œdipe au devin Tirésias, dont il méprise les prédictions, Andromaque à Pyrrhus, etc. [...]
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