Il n'est pas possible de définir la poésie indépendamment d'une réflexion sur le langage. Le vers évoque "l'idée" de l'objet évoqué. (Mallarmé). Pour Valéry la prose n'est qu'un moyen de transmettre, au contraire du langage poétique dont "la forme unique [...] ordonne et survit". De même pour Sartre, qui considère les mots poétiques comme des choses et non comme des instruments afin de transmettre une idée, même s'il sont "signification", ils sont "signification naturelle", en eux-mêmes ils montrent quelque chose sans avoir nécessairement besoin du sens (...)
[...] Michel Collot, Paysage et poésie du romantisme à nos jours Michel Collot critique la conception formaliste de la poésie qui met l'accent sur le coté linguistique et structuraliste et sur son autoréférence, elle insiste sur le message pour son propre compte M. Collot que toute poésie engage au moins trois termes : sujet, langage, monde. Il voit alors le poème comme un ensemble cohérent et ouvert à d'autres significations Le poème ne sert donc pas que les mots en eux même, il a également une signification, et accepte même un certain lyrisme du poète. [...]
[...] L'écrivain n'a pas le même but que le poète, le peintre ou le musicien, il veut faire passer des idées alors que les autres créent une esthétique. La poésie ne se sert pas des mots elle les sert. Le poète est sensible à la forme sonore et visuelle des mots, il les considère comme images du monde. Le langage poétique utilise les mots non comme outils mais comme objets. La versification manifeste l'autotélisme du texte poétique, sa tendance à se prendre lui-même pour fin. [...]
[...] Roland Barthes, le degré zéro de l'écriture Y a-t-il une écriture poétique ? Poésie = prose + prose + ornements Mais il ne reste rien de cette structure dans la poésie moderne, la poésie n'est plus de la prose à laquelle on ajoute des ornements, elle est une substance en elle-même. Chez les classiques on ne garde que les rapports entre les mots, la musique que cela créé non le mot pour lui-même. Pour les modernes les rapports ne sont qu'une extension du mot, c'est le mot qui nourrit et comble le dévoilement d'une vérité. [...]
[...] Des chefs d'œuvres de labeur Si l'on se contente du fait qu'il faut être inspiré, cela donne un rôle extrêmement passif au poète, la poésie ne serait qu'un produit du hasard ou résulterait d'une communication surnaturelle On voit bien d'ailleurs que dans un poème, le poète n'a pas pu tout improviser, quand on voit la richesse de celui-ci, les images, l'harmonie, des idées et qu'on ne voit aucune disgrâce. La perfection artistique est la preuve d'un travail et de la volonté consciente du poète. Fonction de la poésie Il y a autant de fonctions et de missions de la poésie que de poètes. Selon Baudelaire, la poésie n'a pas de Vérité pour objet, elle n'a qu'elle- même Seule la poésie peut indiquer la voie vers une beauté supérieure. Pour Rimbaud le poète doit trouver une langue nouvelle qui permette d'exprimer l'inconnu qu'il y a en l'homme. [...]
[...] Un art du langage Selon Todorov il y a 3 grandes familles de théories du sémantisme poétique : Conception rhétorique de la poésie qu'elle assimile à un ornement : elle ne dit pas autre chose que le langage ordinaire mais elle le dit autrement (mieux Pour le courant d'influence rationaliste, la poésie utilise le langage en inversant les propriétés intellectuelles de celui-ci : fait passer les sentiments à travers les mots, enlève les valeurs habituelles en jouant sur les connotations émotives Troisième théorie d'origine romantique, on met l'accent sur la signification plus que sur le sens, sur la manière de dire plus que sur ce qui est dit : elle ne cherche pas à signifier, elle donne à voir. La poésie montre le surgissement du sens. Le langage poétique est rendu intransitif, il intéresse pour lui-même. Todorov critique la conception formalisme de la littérature. [...]
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