Afin de se protéger, certains auteurs décident se cacher derrière la fiction. Ils peuvent ainsi offrir un texte plaisant et exprimer leurs idées à travers des personnages porte-paroles. C'est notamment le cas au théâtre où les dramaturges usent de la double énonciation comme dans la scène 2 de l'acte V de Dom Juan de Molière. L'auteur y dénonce implicitement les hypocrites qui se cachent sous le masque de la fausse dévotion pour accéder à « l'impunité souveraine ».
D'autres auteurs, comme Montesquieu dans Les Lettres Persanes ou Montaigne dans Des Cannibales utilisent un procédé qui se révèle très efficace : ils mettent en scène des étrangers tout juste arrivés en Europe. Ce procédé permet non seulement un certain relativisme culturel en faisant décrire à des étrangers des pratiques et des coutumes invraisemblables mais il permet également d'échapper à la censure (...)
[...] Certains auteurs décident également de se cacher derrière le voile de l'utopie (du grec topos qui veut dire le lieu et u qui est un suffixe privatif). La fiction est donc un bon moyen pour défendre ses idées, car plaisant et facile d'accès, mais il existe un deuxième moyen, plus subtil pour persuader, tout en restant dans l'implicite. Beaucoup d'auteurs s'en sont rendu compte : l'ironie permet de véhiculer ses idées de manière sûre, tout en rendant le lecteur actif. [...]
[...] L'interpellation du lecteur peut aussi avoir pour but de gagner sa confiance et sa sympathie. Ainsi, dans le prologue de Gargantua, Rabelais appelle ses lecteurs illustres buveurs ce qui permet d'établir une proximité entre auteur et lecteur et peut même encourager le lecteur à poursuivre sa lecture. En effet, défendre une cause à travers un texte argumentatif sans prendre en compte ses lecteurs peut atténuer la porté du texte et son importance. Enfin, pour le faire réagir, l'écrivain peut décider de choquer son lecteur. [...]
[...] Par quels moyens les textes littéraires peuvent-ils se révéler particulièrement puissants pour défendre une cause ? [ PLAN ] Introduction I. Le recours à l'explicite 1. Prendre parti pour résoudre des problèmes de société 2. Interpeller le lecteur pour le convaincre 3. Choquer le lecteur pour le faire agir II. Le recours à l'implicite 1. La fiction et l'utopie 2. L'ironie 3. [...]
[...] [ CONCLUSION ] Nous avons donc montré de quels moyens les auteurs disposent pour défendre leurs idées et faire avancer des situations ou résoudre des problème. Ils peuvent choisir l'explicite pour convaincre et toucher le lecteur, ou bien l'implicite pour intéresser le lecteur à travers des contes orientaux ou des fables mettant en scène des animaux. Dans tous les cas, la littérature argumentative a pour but d'éveiller les consciences et de faire avancer l'Homme. Aussi longtemps que des problèmes existeront, les écrivains seront présents, armés de leur plume pour faire triompher la justice et la vérité. [...]
[...] La révolution industrielle, au lieu de faire progresser l'homme, l'enferme et l'animalise. Zola encourage donc son lecteur à continuer la lutte. De même, Victor Hugo fait appel à la sensibilité de son lecteur dans son poème Mélancholia. Il utilise le registre pathétique pour dénoncer le travail des enfants, dont pas un seul ne rit qui détruit leur enfance. Le recours à l'explicite est donc un bon moyen pour faire valoir ses idées et marquer les esprits, pour pousser les gens à la réflexion et changer les choses. [...]
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