Le théâtre s'appuie avant tout sur un texte, support d'informations et d'émotions. Il évite l'improvisation et fixe les intentions de l'auteur à travers les dialogues et les didascalies. Il est la base de l'histoire et permet un spectacle plus riche passant de l'explicite à l'implicite.
A priori, il se suffit à lui-même pour la représentation de la pièce grâce aux didascalies externes et internes (...)
[...] Les costumes et décors sont de même des composantes essentielles du spectacle. Le metteur en scène peut à travers ces derniers développer librement sa créativité dont les seules limites sont les notes ajoutées par l'auteur. Dans la représentation de Dom Juan par Daniel Mesguish, celui- ci a su, en se référant aux didascalies écrites par Molière, donner à la pièce un renouveau et une originalité par les décors, costumes et ambiances qu'il a créés. Les comédiens évoluent dans de fort beaux décors qui donnent tout leur sens aux choix d'interprétation. [...]
[...] Chaque mise en scène doit éveiller des émotions différentes chez le spectateur. Le Bourgeois gentilhomme de Molière en est un exemple. Ecrite en 1670, la pièce comporte peu de didascalies donnant des informations sur les décors ou les déplacements des personnages. Cette grande liberté laissée au metteur en scène fait d'elle une pièce interprétée non seulement au cinéma, à la télévision et au cirque, mais aussi dans des ballets et le pop'art. En 2006, Jean-Marie BIGARD interpréta le rôle de Monsieur Jourdain dans une mise en scène contemporaine d'Alain Sachs. [...]
[...] A contrario, dans le théâtre classique du XVIIème et XVIIIème siècle, l'histoire occupe le premier plan. Ce sont les conventions formelles, comme la règle des trois unités (unité de temps, de lieu et d'action), ou la constance des thèmes qui donnent la structure de la pièce. Les didascalies sont rares, se limitant en général à indiquer les déplacements, entrées ou sorties des personnages (exemple : se retirant dans le fond du théâtre ou accourant à Julie dans Monsieur de Pourceaugnac de Molière). Elles sont insuffisantes pour monter un spectacle vivant et dynamique. [...]
[...] Le théâtre, qui a pour première vocation d'être joué par des comédiens, a besoin des deux langages pour exister. Le langage non verbal est celui qui, par la magie de l'acteur, donne vie à un texte, l'incarne concrètement. Cette étude soulève une interrogation : que serait une représentation théâtrale sans le jeu des acteurs ? Ils font vivre ces dialogues à travers leur interprétation ; une même réplique peut être déclamée, criée ou chuchotée mais elle n'aura pas le même impact sur le public. L'acteur joue sur la prononciation et agit sur le sens de cette dernière. [...]
[...] C'est ainsi qu'on trouve dans l'Acte III, scène un Sganarelle déguisé en infirmière. Le texte porte en lui la plupart des indications nécessaires à sa représentation telles que l'intrigue ou les didascalies et donnent la coloration générale. Il existe cependant une grande part de liberté pour le metteur en scène qui peut opter pour un développement particulier de la pièce. Le texte reste donc essentiel mais insuffisant. Les mots n'étant que des succédanés de la réalité, il est nécessaire par définition de les réinterpréter et de les réactualiser. [...]
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